Peut-on parler du dernier soubresaut avant une mort annoncée ? Toujours est-il qu’à quinze jours de la quasi-fermeture de l’usine de pesage de Béthune (90 licenciements sur 98 salariés), un accord a été signé hier entre les syndicats (CGT et FO) et la direction. Un accord, quatre mois après la première réunion du comité d’entreprise et, surtout, après trente-quatre jours d’occupation des locaux. Un accord obtenu grâce à la médiation des services de l’Etat, et notamment la direction départementale du Travail, qui pouvait craindre que les revendications des Testut (une surprime de licenciement de 50 000 ) donnent des idées dans d’autres conflits sociaux de la région.
Un accord « honorable »
Il aura fallu, hier, cinq heures de négociations, sous l’égide de Jean-François Perrin, directeur départemental du Travail, et de son équipe, pour que les positions de la direction et des syndicats se rapprochent. Au final, en plus des 20 000 de surprime déjà acquis, les futurs licenciés ont obtenu 7 200 , ainsi que 1 000 de prime de « bonne fin de conflit », cette dernière visant à compenser le non-paiement des jours de grève. « Donc, nous, on a 28 200 », résumait l’un des grévistes, hier soir, dans le réfectoire de l’usine. « Et donc, on reprend le travail dès demain matin ? », questionnait un autre.
C’est dans le calme, la résignation même pour certains, que la nouvelle de la signature a été « digérée ». « C’est bien, les gars, y’avait pas moyen d’avoir plus », soulignait l’un des grévistes, tandis que d’autres lisaient le protocole de fin de conflit, la tête entre les mains.
« Les salariés s’engagent à retravailler normalement jusqu’à la notification du licenciement qui devrait intervenir fin février », est-il notifié dans l’accord. La fin d’une grève qui avait débuté dans le souci de préserver l’emploi à Béthune et de faire accepter au géant suisse Mettler-Toledo des mesures alternatives à la fermeture du site. « C’est sûr qu’à choisir, on aurait quand même préféré travailler », résumait à sa manière un Testut. Travailler. Un verbe qu’ils vont encore conjuguer pendant quinze jours.
source : www.lavoixdunord.fr