Depuis le début des négociations en octobre, la CGT n’a pas cessé d’osciller entre adhésion à la réforme et opposition à toute modification du système. Entraînant des tensions à l’intérieur du syndicat, majoritaire chez EDF, avec plus de 53 % des voix des agents. Hier, lors d’une réunion de sa commission exécutive, la CGT- Energie aurait décidé de «se donner le temps d’une véritable consultation des salariés, actifs et retraités», avant toute signature, selon Gérard Rodriguez, membre du bureau fédéral. Pourtant, dans le même temps, une réunion interfédérale réunissait les quatre syndicats de l’énergie (CGT, CFDT, CFTC et CFE-CGC), pendant laquelle personne n’a mentionné cette volonté de retarder la signature. La CGT aurait donc pris l’initiative de durcir ses positions sans en aviser ses partenaires syndicaux.
La centrale, emmenée par Denis Cohen, son négociateur qui est aussi secrétaire général de la Fédération de l’énergie, doit se réunir en commission exécutive jeudi, pour arrêter sa position.
La date du 20 décembre pour parvenir à un accord avait pourtant été acceptée par tous les syndicats lors d’une réunion au début du mois. Le patronat cherche à dédramatiser ce nouvel épisode. «Un petit retard dans la signature n’est pas dramatique», estime Bernard Brun, président de l’UFE (l’Union française de l’électricité, représentant le patronat), signalant tout de même que, hier soir, «il n’avait pas été saisi d’une demande de report de la date de signature ni par la CGT ni par les autres organisations syndicales». Ajoutant que l’UFE souhaite s’en tenir à cette date. «Si la CGT ne signe pas, on verra avec les [autres] syndicats ce qu’il convient de faire», a ajouté Bernard Brun.
La CFDT et la CFE-CGC, qui sont en train de consulter leurs adhérents, devraient s’en tenir à la date-butoir de vendredi. Patrick Pierron, le nouveau secrétaire général de la CFDT-Energie, souhaite un déblocage de la situation avant Noël, pour éviter que le dossier des retraites EDF ne télescope la réforme générale des régimes spéciaux prévue dès 2003 par le gouvernement. Le syndicat souhaite néanmoins un accord majoritaire sur la réforme.
Tous les syndicats se sont lancés dans des explications auprès de leur base, comme les directions. La modification du système est par ailleurs ardemment souhaitée par le gouvernement. La réforme des retraites est en effet la condition sine qua non à la privatisation des deux entreprises publiques EDF et GDF.
source : www.liberation.fr