Au moment même où les dirigeants du Crédit Agricole présentaient leur offre lors d’un point de presse, les cinq fédérations étaient reçues par le Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissements (CECEI), à qui la BNP Paribas a notamment demandé l’autorisation de détenir jusqu’à 20% du capital du Crédit Lyonnais. Elles ont de nouveau réclamé à l’autorité réglementaire, qui se réunissait aujourd’hui, des garanties sociales solides sur tout projet de rapprochement que ce soit avec la BNP-Paribas ou le Crédit Agricole. C’était déjà le sens de la lettre ouverte qu’elles avaient adressée à M. Trichet, gouverneur de la Banque de France et président du CECEI. Tout en réaffirmant leur hostilité à tout processus conduisant à une méga-fusion qui ferait disparaître des milliers d’emplois, elles indiquaient dans ce texte que même si cette opération s’effectuait sans licenciements secs, ce qui reste à démontrer, c’est autant de postes qui seraient supprimés et réduirait ainsi l’accès de jeunes au marché du travail. Pour les syndicats, quelle que soit la demande déposée,(…) il est impensable que le CECEI puisse se prononcer sans un dossier solide comportant, pour le moins, un projet industriel et social, intégrant notamment la pérennité de l’entreprise. Par ailleurs, les syndicats ont remis au CECEI, une pétition contre toute prise de contrôle de leur établissement signée par près 8 000 salariés du Lyonnais qui en comptent 30 000.
Partant du principe que l’emploi a toujours été un objectif secondaire des fusions d’entreprises, syndicats et salariés ne comptent pas relâcher la pression. La Société Générale, faut-il le rappeler, avait pu faire échec au raid de la BNP grâce notamment à la forte mobilisation des salariés.
source : FO