Accor fait planer le doute sur son retrait de Guadeloupe

De son côté, Accor s’est montré moins affirmatif, en précisant dans un communiqué que le groupe est prêt à « participer, avec tous les partenaires concernés, à l’étude de toute solution permettant d’améliorer la mise en valeur du patrimoine touristique aux Antilles ». « Nous sommes toujours sur la même position qui est aujourd’hui, il n’y a pas de plan arrêté, pas de calendrier précis », a ajouté une porte-parole de l’entreprise.

Le groupe français présent aux Antilles depuis 30 ans avait annoncé au début du mois son retrait des îles françaises en raison d’un climat social « détestable », selon le terme employé par Gérard Pélisson, co-président du groupe Accor. Dans un courrier adressé à l’Elysée, Accor s’était dit « convaincu de l’impossibilité pour une entreprise privée d’hôtellerie de rentabiliser même très modestement un investissement, quelles que soient les mesures d’aides possibles apportées par l’Etat. »

L’annonce du retrait d’Accor en Martinique et en Guadeloupe avait jeté un pavé dans la mare. Depuis quelque temps déjà, le tourisme antillais fait grise mine. En 2001, le nombre de touristes a chuté de 10,4% (à 1,8 million) vers la Guadeloupe et de 6,5% (à 1,5 million) vers la Martinique. Et l’année 2002 confirme cette tendance.

Les raisons du déclin de la fréquentation touristique sont nombreuses. Tout d’abord, les Antilles françaises affichent des coûts de fonctionnement beaucoup plus élevés que leurs voisins et concurrents, Cuba et la République dominicaine: dans ce dernier pays, ces coûts représentent 12% environ du chiffre d’affaires, contre 45% voire 60% dans les îles françaises. La Martinique et la Guadeloupe sont également boudées par les agents de voyage à cause d’un problème d’accueil et de la mauvaise image véhiculée par les mouvements sociaux. Ces derniers ont tendance à se multiplier, à l’image du conflit récent entre le syndicat nationaliste guadeloupéen UGTG et la compagnie pétrolière Texaco.

Aujourd’hui, les esprits apparaissent s’apaiser avec l’arrivée imminente de la loi-programme pour 15 ans destinée au développement de l’Outre-mer. L’annonce du retrait d’un des grands leaders européens du tourisme des Antilles semble avoir exercé une pression telle sur le gouvernment qu’il a accentué les faveurs fiscales et sociales dont bénéficient déjà les DOM-TOM. La loi-programme en question prévoit ainsi de relancer l’industrie touristique via de multiples avantages, tels que l’exonération des charges sociales, la formation des salariés et la défiscalisation pour la restauration de l’équipement immobilier. Des efforts qui pourraient inciter le groupe Accor à revenir sur sa décision de retrait.
source: www.latribune.fr

Auteur de l’article : comitedentreprise.com