En fait, à l’issue d’une réunion du comité d’entreprise européen qui s’est tenu fin octobre, l’enseigne aurait, selon les syndicats, dévoilé ses orientations stratégiques ; elle préparerait entre autres un vaste mouvement de réorganisation des services au plan européen. Un projet qui ne serait pas sans conséquence sur les effectifs français puisqu’il viserait, selon les syndicats, à supprimer une centaine de postes sur le seul siège courbevoisien.
« Les entreprises ajustent leurs effectifs par étapes » Des chiffres contestés par la direction de Canon-France, qui indique que ce mouvement d’« européanisation est destiné à améliorer le rendement et le fonctionnement entre les différentes entreprises en Europe ». La direction française estime par ailleurs que « le dossier vient d’être ouvert et que les conséquences de ce plan ne pourront être connues qu’au courant du premier semestre 2003 ». « Cette restructuration globale qui touchera tous les secteurs de l’entreprise sera destinée à faire des économies d’échelle dans le but de réduire les coûts, analyse dans un premier temps un élu CGT du CE. Canon Europa siège à Amsterdam et, désormais, toutes les décisions seront centralisées là-bas. Que ce soit pour le contrôle de gestion, la logistique, la communication, les finances ou les achats… tous les services seront partagés. On reste dans la sempiternelle logique financière favorable aux seuls actionnaires. » Malgré les paroles rassurantes de la direction, la pilule reste difficile à avaler. Les mémoires ont été marquées par la réorganisation des structures commerciales qui, en 1997, avaient fait l’objet d’au moins 200 suppressions d’emplois. « Désormais, les entreprises procèdent par étapes pour ajuster leurs effectifs, se désole le responsable syndical CGT. Et quand on est dans la nébuleuse d’une multinationale, c’est encore plus difficile. Les plans de restructuration sont dilués sur plusieurs mois pour les rendre moins visibles. C’est déjà le cas en province, où nos sites Canon sont devenus de petites entités indépendantes au plan juridique, ce sont des sociétés par actions simplifiées (SAS) totalement autonomes. Les salariés sont isolés, les syndicats ne peuvent plus intervenir. L’agence commerciale d’Ile-de-France devrait subir le même sort… » Cette filialisation est destinée à « responsabiliser les entités ».
source : www.leparisien.com