C’est une litanie de mauvais chiffres. Le 3 décembre, l’Irlande annonçait un taux de chômage à 7,8 %, du jamais vu depuis 1998 ; le 5 décembre, on apprenait que l’économie américaine avait détruit 533 000 emplois rien que sur le mois de novembre, ce qui n’était pas arrivé depuis trente-quatre ans ! L’Espagne et la France ne sont pas en reste. La première devrait perdre, selon les prévisions de la Fédération des promoteurs de Madrid, 900 000 emplois dans le bâtiment d’ici à 2010 ; en France, les statisticiens sont obligés d’aller rechercher jusqu’en 1984 pour retrouver la même envolée du chômage (+ 64 000 personnes supplémentaires sur un mois) enregistrée en novembre. Le Bureau international du travail (BIT) et l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne s’y trompent pas. L’un comme l’autre estimaient en octobre que la crise risquait d’accroître entre 20 et 25 millions dans le monde, le nombre de personnes sans travail d’ici à 2010.