Dès l’annonce de leur rapprochement en avril 2006, Alcatel et Lucent (les anciens Bell Laboratories aux USA) avaient parlé de 9000 suppressions d’emplois. Aujourd’hui, ils portent les chiffres à 12500, sur un périmètre qui s’est réduit, puisque entre-temps 11000 salariés d’Alcatel ont rejoint Thalès. Entre le 13 et le 16 février, les réunions des comités centraux d’entreprise des différentes filiales et du comité de groupe devraient annoncer des suppressions d’emplois en France, qui seront le reflet de ces décisions prises à l’échelle mondiale.
La situation serait-elle donc mauvaise pour les actionnaires d’Alcatel-Lucent? Il y a juste un an, la presse affichait «Résultats records pour Alcatel». Cette société a ensuite fusionné avec Lucent pour se présenter maintenant comme le numéro deux mondial des équipements de télécommunications, un secteur en pleine expansion.
Aujourd’hui, on nous dit que les résultats du quatrième trimestre seraient décevants, sans doute pour justifier les mesures annoncées. Mais on se garde bien de rappeler que c’est au cours de ce trimestre qu’Alcatel a racheté le secteur des réseaux mobiles de troisième génération à Nortel.
D’ailleurs, en même temps que les dirigeants du groupe annonçaient ces 12500 suppressions d’emplois, ils proposaient aux actionnaires de leur verser 370 millions d’euros sous forme de dividendes, exactement la même somme que l’an dernier.
Alors, quand Patricia Russo la PDG qui a touché 8,4 millions de dollars de salaire en 2005, ose dire «Ce sont des décisions difficiles à prendre, mais nécessaires», il y a largement de quoi se mettre en colère.
Source : Lutte Ouvrière