Dans un entretien publié vendredi dans «La Tribune», il précise que la CFDT a fait des propositions pour donner de nouvelles protections aux salariés dans le cadre de ce contrat: «préavis progressif selon l’ancienneté, indemnité de licenciement progressive, accompagnement fort du service public de l’emploi».
Mais il souligne que la CFDT refuse que le licenciement ne soit pas motivé. «En cas de motif économique, nous sommes prêts à discuter d’un assouplissement de la procédure pour sauver l’entreprise et donc l’emploi à condition que le salarié licencié bénéficie d’un accompagnement renforcé et d’une indemnité de chômage plus élevée. Nous acceptons ainsi de faire un pas. Si le gouvernement persiste, bien évidemment, il y aura désaccord sur ce contrat», souligne M. Chérèque.
Pour relancer la croissance et l’emploi, il préconise «de donner des perspectives de déblocage au niveau européen» et affirme que «parallèlement, un débat sur les allégements de charges sociales s’impose».
«On ne peut pas, d’un côté, faire comme (le ministre de l’Economie) Thierry Breton la leçon quasi morale aux Français en leur disant qu’ils doivent travailler plus quand on a 10% de chômeurs. On ne peut pas dire non plus que la France vit au-dessus de ses moyens sans se poser la question de l’utilisation de près de 20 milliards d’euros d’allégements de charges qui pèsent sur le budget de l’Etat», remarque M. Chérèque.
Il déplore de ne percevoir aucune ambition du gouvernement pour relancer la croissance de la France, «aucune vision de sa part d’un projet français et européen pour recréer la confiance et redonner de la dynamique à notre économie».
«A l’inverse, on en est à discuter avec le ministre du Travail d’une petite boîte à outils qui prévoit de mettre en place plus de flexibilité au détriment des salariés», conclut-il.