Les marins CGT de la SNCM ont décidé mercredi soir à Marseille de poursuivre leur grève, entamée le 12 avril, et rejeté la proposition d’une rencontre jeudi à Paris au ministère des transports, a-t-on appris de source syndicale. La décision a été prise à main levée lors d’une assemblée générale à bord du ferry Méditerranée, en présence de quelque 200 grévistes. « L’assemblée générale a fait le choix de ne pas reprendre le travail dans les conditions proposées par le gouvernement », a déclaré à l’AFP Jean-Paul Israël, secrétaire général des marins CGT de Marseille. « Les marins ne font plus confiance au secrétaire d’Etat à la mer »François Goulard), a ajouté M. Israël. En échange de la reprise des liaisons avec la Corse, avant le week-end, avec un cargo mixte à Ajaccio et un cargo mixte à Bastia par jour, le préfet de région Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Frémont avait proposé aux représentants syndicaux CGT une entrevue jeudi au ministère des Transports à Paris afin de préparer l’ordre du jour d’une table ronde susceptible d’être réunie fin avril ou début mai à Marseille.
C’est ce préalable de la reprise du travail que les marins grévistes ont rejeté. « Le personnel considère qu’après avoir distribué des coups de matraques, le gouvernement ne peut pas mettre de conditions pour rencontrer les responsables syndicaux. Ils refusent ce préalable. Le gouvernement doit revoir sa copie », a souligné M. Israël.
Une nouvelle assemblée générale des marins est prévue jeudi matin pour décider des futures actions dans le cadre de la grève.
Plusieurs d’entre eux, à l’issue de l’assemblée générale qu’ils ont qualifiée de « houleuse », ne cachaient pas leur déception.
« C’est l’issue d’un vote démocratique, mais on rejette une réunion qu’on réclamait depuis huit jours », s’est exclamé l’un d’eux.