SOIXANTE BOUGIES ! C’est aujourd’hui l’anniversaire de la création des comités d’entreprise. Si certains ont su se maintenir en pleine forme, d’autres ont pris un petit coup de vieux et ont oublié de se renouveler… Serait-ce le cas du vôtre ? Voici cinq questions* pour juger la qualité de votre CE.
1 Votre CE tient-il compte des évolutions de la vie des salariés ?
Lorsqu’ils ont été créés par le général de Gaulle, le 22 février 1945, les CE ont d’abord rempli des missions vitales : aider les salariés à se loger et à se nourrir. C’est l’époque des « comités patates ». Il faut attendre la fin du rationnement, en 1949, pour qu’ils se spécialisent dans les activités de loisirs, les villages-vacances, les colonies et le théâtre populaire… Aujourd’hui, la plupart des salariés peuvent accéder à des offres touristiques et culturelles par leurs propres moyens. Progressivement, les CE se concentrent sur le développement de services de proximité qui font gagner du temps aux salariés (service de pressing, de révision de voiture, crèches d’entreprise…) et la lutte contre la « fracture numérique » – les CE peuvent être un lieu de vulgarisation de l’outil informatique.
2 Est-il innovant ?
La plupart des CE sont pauvres. Ce n’est pas une raison pour proposer tous les ans l’éternel panier garni qui ne fait plaisir à personne. Certes, les places de cinéma, les entrées de parcs de loisirs, les bons d’achats et le spectacle de fin d’année restent les produits phares. Mais des centaines de CE se sont convertis aux baptêmes de Porsche ou de parachute, à l’accrobranche, au karting ou au paintball, à des « forfaits bien-être »… Très tendances : le matériel de bricolage et de décoration, ainsi que les dons à des oeuvres caritatives.
3 Communique-t-il correctement ?
Aux affiches sur un panneau et aux permanences au bout du couloir se substituent désormais catalogues, sites Intranet et bornes interactives…
4 Est-il équitable ?
Tout le monde doit pouvoir y trouver son compte. Certaines prestations ne sont attribuées que sous condition de revenu ou en fonction de la situation de famille des salariés. A contrario, des critiques s’élèvent parfois pour dénoncer les « privilégiés », les habitués des voyages au bout du monde inscrits avant même que l’information ne soit diffusée…
5 Défend-il bien vos intérêts ?
Etre un bon élu, cela s’apprend. Les CE disposent d’un budget pour se former à cette fonction et être en mesure de vous défendre au mieux. N’oubliez pas que les CE sont chargés de contrôler « la marche générale de l’entreprise ». De la formation aux plans sociaux. En aucun cas pour défendre les intérêts de leur « boutique syndicale » (la moitié des CE sont syndiqués) durant les deux années de leur mandat, mais pour être « l’expression collective des salariés ».
* Etablies avec le concours de Christian Dufour, directeur adjoint de l’Ires (Institut de recherches économiques et sociales), Christian Sciboz, responsable des formations chez Forma CE, Sandra Le Grand, PDG de Canal CE, et François Derradi, du site www.comite-dentreprise.com
Article paru dans Le Parisien du 22/02/2005