UN projet de restructuration et de compression d’effectif prévoit près de 80 suppressions d’emplois chez Chausson-Outillage, à Reims. Spécialisée dans la conception et la réalisation d’outils de presse pour l’industrie automobile (Renault, PSA, Fiat, BMW, RVI), l’entreprise emploie 265 salariés. Elle est actuellement propriété de deux actionnaires italiens : les groupes Magnetto et Tecnoa, spécialisés dans la frappe, la réalisation ou l’assemblage de pièces automobiles. Magnetto détient 47 % de son capital et le PDG de l’entreprise, Antonio Costa, 53 %.
Hier, au cours d’un comité d’entreprise extraordinaire, Antonio Costa a fait le déplacement de Turin en Italie, siège de la société, pour présenter les grandes lignes du projet aux représentants de l’intersyndicale (CFDT, CGT). Outre la suppression de 80 emplois dans un délai qui n’a pas été révélé, le plan envisagerait la diminution de 25 % du taux horaire pratiqué par Chausson-Outillage. Selon les syndicats, cet impératif impliquerait « la remise en cause des acquis sociaux de l’entreprise, celle des salaires et des 35 heures appliquées depuis 2000 ».
« Actuellement, Chausson-Outillage bénéficie d’un accord d’entreprise. La direction propose en quelque sorte de nous aligner sur la convention collective de la métallurgie de la Marne, de 20 % moins avantageuse que la nôtre. Ce serait revenir près de vingt ans en arrière », estime le secrétaire du comité dÔentreprise, Patrick Thumy. A l’instar du comité d’entreprise, M. Thumy qualifie de « maximaliste et inacceptable » un projet qui serait motivé par une baisse d’activité, la pression des constructeurs et la concurrence des pays de l’Est, la Pologne notamment.
« Ultimatum »
« Nous pouvons difficilement présenter au personnel un projet qui ne joue que sur le plan social », estime Jean-Claude Hanon (CFDT). L’intersyndicale propose au contraire d’agir « sur le levier industriel. Pour l’instant, aucune proposition ne nous a été faite dans ce sens ».
Ce matin, les syndicats présenteront le plan de restructuration aux salariés et n’écartent pas « la possibilité d’une action ». Dans le cas contraire, l’intersyndicale demande l’ouverture de négociations ouvertes « sur un compromis acceptable, afin d’assurer la pérennité du site rémois ». Mais la direction les aurait prévenus : la survie de Chausson-Outillage dépend de sa capacité à baisser son coût horaire. Un « ultimatum », selon les représentants syndicaux.