Alors que gouvernements et fournisseurs d’accès à Internet déclarent une guerre juridique aux « spamers », ces diffuseurs de messages publicitaires non désirés sur la Toile, Craig, un Ecossais de 40 ans, traque à peu près seul et avec une rare détermination les « scamers », à savoir les arnaqueurs du Net. Dans sa ligne de mire, ces e-mails provenant d’Afrique de l’Ouest, et particulièrement du Nigeria, surnommés « fraude 419 » ou « scam africain », dont le mode opératoire brode toujours autour du même thème : leur auteur se présente comme le seul survivant et donc unique héritier d’une richissime famille d’opposants politiques assassinée, qui se trouve dans l’impossibilité de récupérer sa fortune. Dans un anglais approximatif mêlant appels à la charité chrétienne et jargon financier, il supplie ainsi son interlocuteur de le faire à sa place en lui offrant jusqu’à un tiers de la somme. Entre-temps, ce dernier devra néanmoins verser plusieurs milliers de dollars pour « frais de dossier » et autres pots-de-vin afin de faciliter l’opération.