Enfin, les quelque 360 salariés des services centraux de Béghin-Say, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), vont se mettre en grève lundi 28 avril pour protester contre le plan de restructuration prévoyant plus de 200 suppressions d’emplois et qui pourrait déboucher sur autant de licenciements. « Il s’agit d’une grève reconductible chaque jour après une assemblée générale de salariés », a précisé le CE de Neuilly.
« Devant l’engagement unanime des salariés dans ce mouvement, toutes les fonctions vitales de l’entreprise sont concernées en cette période critique des ponts du mois de mai pour les livraisons dans les grandes et moyennes surfaces, et le consommateur doit s’attendre rapidement à une pénurie des sucres Béghin-Say dans les rayons », a ajouté le comité d’entreprise à Neuilly-sur-Seine. La restructuration annoncée en mars après le rachat de Béghin-Say par Origny-Naples, consortium constitué d’Union SDA et d’Union BS, « prévoit au minimum 200 suppressions d’emplois », a précisé à l’AFP Michel Boband, délégué CFDT. « Le projet de plan de sauvegarde de l’emploi qui découle de cette restructuration ne comporte aucune mesure visant à limiter les licenciements », affirme le CE, selon lequel « le nombre final de licenciements devrait s’établir aux environs de 250 ».
Ces différentes suppressions d’emplois montrent que la vague de plans sociaux enregistrée durant l’hiver n’est sans doute pas achevée et semblent démentir les propos tenus ces dernières semaines par le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, et le ministre de l’économie, Francis Mer, pour qui la fin de la guerre américaine contre l’Irak devait coïncider avec une amélioration de la situation économique générale de la France.
Alcatel Space, qui avait déjà réalisé la moitié des 400 suppressions d’emplois annoncées en septembre dernier, devrait donc supprimer 850 emplois cette année sur un effectif mondial de 6 000 personnes, dont 4 800 en France. Ces mesures s’intègrent dans le plan de restructuration globale du groupe Alcatel, qui prévoit de supprimer 20 000 emplois d’ici à la fin de l’année prochaine. Elles répondent, en ce qui concerne spécifiquement Alcatel Space, à la crise persistante du marché spatial, souligne Alcatel dans un communiqué. En conséquence, ajoute le groupe, « le programme de réduction des coûts sera prolongé et les effectifs adaptés aux conditions de marché ». En France, un « programme d’adaptation des effectifs » portant sur 350 postes sera proposé dans le cadre de la négociation avec les partenaires sociaux.
Par ailleurs, Alcatel Space au Danemark, qui emploie 100 salariés, et Alcatel Space en Norvège, qui emploie 130 salariés, devraient cesser leurs activités d’ici à fin 2003. Alcatel Space en Suisse, qui emploie 70 salariés, devrait être cédé prochainement.
Concernant Alstom, les réductions d’effectifs en France devraient principalement affecter les sites de Levallois (Hauts-de-Seine) et Belfort, a précisé un porte-parole. Alstom emploie 27 000 personnes en France. Quelque 700 emplois sont menacés en Allemagne, 450 en Grande-Bretagne, 450 à 500 en Suisse, 300 en Pologne et moins de 300 en Italie, a ajouté le porte-parole.
Le projet de restructuration « concerne principalement le secteur Power Turbo Systèmes » (construction de centrales électriques clés en main, de grosses turbines et d’alternateurs), dont il vise « à améliorer la performance opérationnelle » et à « adapter les capacités de production à la forte détérioration du marché de l’énergie », selon le communiqué du groupe. Le calendrier et les modalités de ces réductions d’effectifs seront déterminés site par site et pays par pays au cours des semaines et des mois qui viennent, a ajouté le porte-parole.
Le secteur concerné, qui « emploie actuellement environ 11 000 personnes », se heurte « à un effondrement du marché des turbines à gaz, à la baisse des commandes des centrales à vapeur et à une importante surcapacité du marché », a expliqué Alstom. Le groupe indique qu’il s’agit du « premier » des plans de restructuration envisagés. Le porte-parole n’a pu donner de précisions sur les éventuels futurs plans envisagés.
Le PDG d’Alstom, Patrick Kron, a lancé un plan de restructuration en mars prévoyant des économies de coûts, la cession de l’activité de transmission et de distribution d’électricité (TD) et celle des turbines industrielles. Alstom emploie 112 000 personnes au total dans plus de 70 pays.
Avec AFP et Reuters