Après avoir arrêté de financer sa filiale Metaleurop Nord, ce qui a entraîné la mise en liquidation de la fonderie du Pas-de-Calais le 10 mars dernier et le licenciement de ses 830 salariés, Metaleurop SA, la maison mère, est à son tour sérieusement menacée. Son exploitation se poursuivra jusqu’à mi-avril mais sans certitude au delà. Aujourd’hui, la société a en effet annoncé qu’elle n’avait pas obtenu de prorogation de ses crédits à court terme après ce lundi, ce qui entraîne le maintien de la suspension de sa cotation jusqu’au 11 avril.
Dans un communiqué, Metaleurop SA indique que « l’engagement des banques de maintenir les crédits court terme de l’entreprise – dont le montant en principal s’élève à 41millions d’euros au 27 mars 2003 – prendra fin le 31 mars 2003. Metaleurop SA n’a pas obtenu des banques créditrices un engagement de proroger leurs encours au delà de cette date ».
Si » les prévisions de trésorerie font apparaître que Metaleurop SA devrait être en position d’assurer le maintien de son exploitation jusqu’à la mi-avril 2003″, l’incertitude est de mise après cette date butoir. « La société recherche actuellement les moyens de financer son déficit de trésorerie pour la période postérieure à cette date », déclare le communiqué.
Le 21 mars dernier, le procureur du tribunal de grande instance de Béthune avait requis l’extension de la liquidation judiciaire de Metaleurop Nord à Metaleurop SA. Le jugement du tribunal devrait être prononcé le 11 avril. L’extension de la liquidation avait été demandée par l’avocat des salariés de la fonderie de Metaleurop Nord, car les ouvriers espéraient que la procédure d’extension de passif leur donnerait de meilleures conditions de licenciement. L’avocat des liquidateurs judiciaires, Me Xavier Brunet, a quant à lui préféré rester prudent sur cette revendication, l’état des caisses de Metaleurop SA n’étant pas connu.
En revanche, adoptant une position différente de celle des salariés de Noyelles-Godault, un collectif d’employés de Metaleurop SA, qui regroupe 900 salariés, a écrit au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin pour exprimer sa crainte vis-à-vis des conséquences sociales d’une éventuelle extension de la liquidation. Selon cette lettre, l’extension « entraînerait le démantèlement des 11 sites, la suppression de 900 autres emplois et laisserait à la charge de la collectivité le coût d’entretien et de dépollution de la vingtaine de sites anciens et des 11 sites du groupe Metaleurop en activité ».
source : latribune.fr