La CFDT a défendu dans la concertation qui s’est ouverte avec le gouvernement la déclaration intersyndicale qui pose le principe de la nécessité d’une réforme de nos systèmes de retraites et définit ses lignes directrices.
À mi-chemin de cette concertation, plusieurs organisations syndicales se sont écartées du socle syndical commun en s’opposant clairement à un des objectifs centraux : le droit à la retraite dès 40 ans de cotisations, même avant 60 ans. La CFDT déplore cet abandon d’une revendication de justice sociale pourtant évidente et attendue par nombre de salariés du privé comme du public.
La CFDT entend porter ses exigences jusqu’au bout de la concertation. Il n’est pas question de déserter la confrontation avec les propositions du gouvernement. Ce serait lui laisser « carte blanche » et renoncer à obtenir des contre-parties pour les salariés. Laisser les politiques décider seuls du contenu de la réforme ne serait pas compris des salariés et serait en totale rupture avec notre conception du syndicalisme de transformation sociale qui refuse de laisser à d’autres la responsabilité des évolutions à conduire.
Le Bureau national a analysé les deux textes d’appel à la mobilisation du 3 avril 2003.
Ces appels présument d’un échec de la phase de concertation et refusent toute réforme.
Ces appels ont pour cible les fonctions publiques. La CFDT partage le mécontentement légitime des fonctionnaires provoqué par la succession d’annonces inacceptables du gouvernement sur l’emploi et les salaires dans les fonctions publiques. Ces dossiers revendicatifs sont essentiels et doivent être traités comme tels. Cependant, la CFDT refuse leur utilisation et leur détournement à d’autres fins. Elle refuse toute confusion des revendications qui conduirait inévitablement à diviser les salariés du public et du privé, au seul bénéfice des tenants de l’immobilisme, qui conduirait à la faillite de nos régimes de retraite dont les plus modestes seraient demain les premières victimes.
Aussi, le Bureau national n’appelle pas à la mobilisation du 3 avril dont l’objectif réel est de bloquer toute réforme.
La phase de concertation doit être menée à son terme. Son échec laisserait le champ libre à la décision politique et à toute surenchère.
La CFDT prend acte des avancées obtenues dans la dernière séance de concertation du 18 mars. Elle juge positif que le gouvernement ait retenu les principes et les objectifs de la position commune du 6 janvier 2003 sur lesquels s’appuyaient les manifestations du 1er février.
La CFDT ne se contentera pas des principes généraux déjà arrêtés avec le gouvernement. Elle exige des mesures concrètes.
Le Bureau national donne mandat à la commission exécutive sur quatre exigences, valables pour le public comme pour le privé, qui seront déterminantes dans l’appréciation finale de la CFDT sur cette réforme.
– le taux de remplacement avec un effort particulier pour les bas salaires
– la revalorisation des basses pensions
– le droit au départ dès 40 années de cotisation même avant 60 ans.
– les contreparties d’une harmonisation public/privé de la durée de cotisation
Le Conseil national qui se réunira les 1er, 2 et 3 avril examinera l’état de la concertation et les résultats obtenus sur ces quatre exigences. Au vu des réponses du gouvernement, il se prononcera sur la nécessité et les modalités d’une mobilisation dans les semaines qui suivent pour les faire progresser.