SIE dépose le bilan ce matin

Et tous savaient que la filiale du groupe CISN ne pouvait faire autrement que de déposer le bilan, et ceci dans un délai très rapide. Dans l’incapacité de payer ne serait-ce que les fournitures nécessaires au travail des salariés, la société se trouve concrètement dans l’impossibilité de fonctionner et donc d’honorer ses commandes.
En revanche, il restait une incertitude, et de taille. Personne, pas même les élus du personnel, ne savait si M. Medj, dirigeant du groupe CISN et M.
Ayroles, pdg du site lyssois, avaient la réelle intention de proposer un plan de redressement… ou s’orientaient vers une liquidation. Certes, ce sont les juges du tribunal de commerce qui décident au final, mais les arguments et les pièces avancées par le chef d’entreprise influencent directement leur décision.
Pas de plan
Face à cette incertitude, le pdg , M. Ayroles, s’est montré… incertain, en refusant d’envisager concrètement un éventuel plan. « Nous avons des commandes, Alstom essentiellement… et des atouts techniques incontestables » a-t-il pratiquement rabâché devant la moitié du personnel qui s’était invité à la réunion. Mais l’intention des hommes des ateliers était d’abord de demander des comptes… « En 2001, vous annonciez 300 000 de bénéfices, une trésorerie suffisante pour payer trois mois de salaires ? » Sans jeux de mot malheureux, ce dernier a alors concédé : « c’est l’amiante qui a changé la donne »… « qui a plombé le site », ont rapporté les salariés, qui avaient des difficultés à conserver leur calme.
Ces professionnels de la chaudronnerie haute-qualité ont en effet aujourd’hui le sentiment d’avoir été floués.
Pillage ?
Ils ont la sensation que M. Medj « a pillé le site qui a produit la plupart des chaudières de production d’électricité qu’EDF exploite encore actuellement et que l’entreprise de service public a décidé de rénover ». Ils ont aussi la certitude qu’Alstom a « pompé la technologie qui nous a permis de concevoir les chaudières thermiques les plus propres et les plus performantes au monde. ». Mais si de tels propos sont des arguments politiques, le juge devra, lui, se prononcer sur la viabilité du site. Ensuite, ce sera aux administrateurs de prendre les décisions si un plan de redressement était ordonné. Le contraire serait socialement inconcevable. La seule bonne nouvelle d’hier, pour les salariés, a finalement été la confirmation du paiement des salaires du mois de mars. En partie par SIE et pour le reste par les AGS (assurance de garantie des salaires ». Une très mince consolation.
source : www.lavoixdunord.fr

Auteur de l’article : comitedentreprise.com