Jean-Pierre Raffarin devrait participer à une partie de cette conférence, si la crise irakienne ne vient pas bousculer ses projets.
Il a annoncé la semaine passée qu’il soumettrait alors aux partenaires sociaux des « initiatives » visant à faire face aux conséquences économiques et sociales de cette crise et à la multiplication des plans sociaux.
« La création d’emplois par les entreprises (…) reste évidemment le socle de notre politique », explique-t-il. « Mais il va de soi qu’à partir du moment où le tissu social peut se déchirer, il faut aussi éviter que les plus fragiles soient les premières victimes du ralentissement économique. »
Le gouvernement entend ainsi mobiliser tous les dispositifs d’emplois aidés, indique-t-il.
« Je pense notamment à de nouvelles formes de contrats emploi-solidarité (CES) et de contrats emploi-consolidé, à la création du revenu minimum d’activité à partir du RMI et à celle du contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS). »
Il précise que le gouvernement espère pouvoir faire bénéficier à terme 25.000 jeunes de ces CIVIS dans les associations.
« Nous allons aussi redonner de la puissance au contrat intiative-emploi en entreprise, qui avait été créé en 1995 par le gouvernement Juppé », ajoute-t-il.
« FENÊTRE » POUR LES PRIVATISATIONS ?
Il se dit attentif à ne pas « provoquer des déchirures sociales ». Il affirme ainsi que la décision d’augmenter les tarifs d’EDF de plus de 4% au 1er avril, comme le souhaite le groupe public, n’a pas encore été prise « à ce jour ».
Il invite d’autre part le patronat à avoir un discours « moins idéologique, moins politique et plus près des réalités du terrain » – « Les performances techniques des ouvriers et des ingénieurs français ne sont pas assez mises en valeur. »
Jean-Pierre Raffarin confirme d’autre part son intention de boucler la réforme des retraites avant l’été.
« La réforme des retraites est la réforme prioritaire du printemps et elle sera discutée par le Parlement en juin, avant la session extraordinaire qui a été envisagée pour juillet », dit-il. « Le projet de loi sera donc présenté en conseil des ministres à la mi-mai. »
Il affirme à ce propos que l’alignement de la durée de cotisation du secteur public sur le secteur privé n’a pas encore été arbitré et reste « ouvert à la discussion ».
« Qu’il n’y ait aucun doute : c’est la justice et l’équité qui primeront », ajoute-t-il cependant.
Il souligne que la réforme des retraites des fonctionnaires s’inscrit dans une « perspective plus large » de réforme de la fonction publique et laisse entendre qu’il y aura bien à terme une diminution des effectifs.
« A l’horizon de 10 ans, il est sûr que nous aurons moins de fonctionnaires en raison des évolutions démographiques et de la réorganisation de l’Etat », dit-il.
Il donne également raison au ministre de l’Economie, qui affirme ne vouloir remplacer qu’un fonctionnaire sur deux à Bercy au fur et à mesure des départs en retraite.
Francis Mer « s’inscrit dans une logique de réforme de son administration », dit le Premier ministre. « Dans ce cadre, cette évolution est possible. »
Enfin, en matière de privatisations, Jean-Pierre Raffarin affirme qu’elles reprendront dès que le gouvernement aura pour ce faire une « fenêtre économique ».
« Dès que nous aurons une fenêtre économique, nous reprendrons les ouvertures de capital », dit-il. « Avec Air France en priorité ; ce dossier avance bien. Sur EDF, nous ne sommes par prêts pour l’instant sur le statut mais nous travaillons pour réformer dans l’année qui vient. »
source : Reuters , dimanche 16 mars 2003, 19h38