La liquidation d’Air Lib fait pour l’instant le malheur de beaucoup, les salariés en attente de licenciement, et potentiellement, le bonheur d’une petite poignée de compagnies. Les heureux gagnants des slots (créneaux horaires) devraient être, à parité, des nouveaux venus sur le site, comme EasyJet par exemple, et des entreprises déjà présentes, comme Air France. La compagnie britannique à bas coûts EasyJet serait très intéressée par ces créneaux, mais refuse de lier cette opération à une reprise du personnel d’air Lib, a indiqué son PDG Ray Webster. EasyJet ne dispose actuellement que de quelque 3.000 « slots » de décollage et atterrissage à l’aéroport d’Orly et a besoin d’un total de 20.000 créneaux pour se développer en France, a-t-il précisé.
Sur les 48.000 créneaux laissés vacants par la disparition d’Air Lib, EasyJet en voudrait 17.000, ce qui lui permettrait d’exploiter sept avions à Orly, a indiqué M. Webster. Mais établir un lien entre l’attribution des « slots » et une embauche du personnel d’Air Lib n’aurait « pas de fondement légal » et serait « illogique » sur un plan commercial, a-t-il estimé. « L’attribution d’une ressource aussi rare que ces slots ne doit pas se faire sur une enchère sociale », a déclaré M. Webster. Habile, il a aussitôt précisé qu’avec 20.000 créneaux à Orly et sept avions, EasyJet ne manquerait cependant pas de créer des emplois.
« Pas d’embauche garanties »
Soufflant le chaud et le froid, le patron d’EasyJet a poursuivi en exposant son point de vue sur la marche à suivre : « les personnels d’Air Lib seront encouragés à postuler », a-t-il indiqué en ajoutant que sa compagnie ne « pouvait cependant s’engager à priori à les embaucher. » Si EasyJet n’obtient pas ces « slots », elle ira se développer à partir d’autres villes en Europe, peut-être en Espagne ou en Allemagne, a averti M. Webster. Par ailleurs, pour faire taire toute rumeur de pression via Airbus, il a démenti qu’il y ait eu un quelconque lien entre la décision récente d’EasyJet d’acheter 120 Airbus A319, et l’attribution de slots à Orly.
Les syndicats d’Air Lib eux restent sur la brèche, et ont jugé insuffisant le plan de sauvegarde de l’emploi présenté par les mandataires liquidateurs de la compagnie aérienne. Ils demandent des engagements fermes du gouvernement français comme des grandes entreprises publiques pour le reclassement des salariés.
source : www.tf1.fr