Les deux élus souhaitaient ainsi faire respecter par la direction de LU-Danone son engagement initial de ne fermer le site qu’en juin 2004. Hier, Antonio Oltra ne cachait pas sa déception : « Nous pensions vraiment avoir gain de cause. Mais l’avocat de Danone a plaidé que nous n’avions pas de droit de veto au comité d’entreprise. » A travers la procédure, les syndicalistes entendaient freiner la fermeture du site, et surtout prévenir ses conséquences.
Pas de droit de veto au comité d’entreprise Récemment, le tribunal des prud’hommes d’Evry avait imposé la réintégration de 16 intérimaires de LU, leur permettant ainsi de bénéficier des mêmes dispositions du plan social que les salariés à durée indéterminée. « L’une des raisons de cette fermeture anticipée est de prévenir une hausse des demandes d’intégration de la part des intérimaires, estime Antonio Oltra. En attendant, les 16 qui ont gagné aux prud’hommes sont payés à rester chez eux, puisque la réintégration n’est qu’administrative. » Autre point sur lesquels se sont battus les syndicalistes : la réindustrialisation du site de Ris-Orangis. Présenté à la fin janvier en même temps que l’annonce de la fermeture anticipée, le projet prévoit l’aménagement d’un centre commercial de 60 000 m 2 , qui pourrait à terme engendrer 1 000 emplois, quand 412 seront supprimés à l’usine LU. « C’est un leurre, déplore Antonio Oltra. Nous avons produit pendant l’audience une lettre du préfet déclarant qu’aucune demande n’avait été déposée, alors que le projet nous a été présenté comme déjà totalement viabilisé et accepté par les maires concernés. » « C’est normal », estime Jean-René Buison, secrétaire général du groupe Danone. « C’est un projet lourd, sur trois ans, qui nécessite toute une batterie d’autorisations. » Un accord a été conclu avec un investisseur spécialisé dans ce genre d’opération, qui précise cependant qu’il s’agit d’« un accord de principe », et que les études « restent très largement en amont du projet. » Quant aux syndicats, ils espèrent encore dans un dossier juridique qu’ils montent depuis deux ans, et promettent d’autres procédures pour ralentir la mort programmée du site.
RIS-ORANGIS. En obligeant les syndicats à signer l’ordre du jour du comité d’entreprise, la justice leur enlève une possibilité de retarder la fermeture anticipée de l’usine de Ris, prévue pour la fin mars.
source : leparisien.com