Mais il ne suffit pas de travailler moins pour que cela se passe mieux. Le niveau de satisfaction est en fait très lié à l’organisation du travail, plus qu’à sa durée. « Les effets bénéfiques de la réduction peuvent ainsi être annihilés par la déstructuration des horaires de travail et par le développement d’une flexibilité de l’organisation du travail imposée aux salariés », commente la note de la Dares.
L’enquête le vérifie : parmi les salariés aux horaires atypiques, un sur deux seulement est satisfait des répercussions de la RTT. Alors que c’est le cas de deux parents sur trois quand les horaires sont fixes et réguliers. L’annualisation du temps de travail, avec ses périodes de forte activité, fait également chuter le taux de satisfaction, tandis qu’un repos hebdomadaire d’une demi-journée, ou d’une journée prise régulièrement, contente 71 % des personnes concernées.
« Family-friendly ». L’important, note l’étude, c’est l’effet climat qui règne dans l’entreprise. Et plus précisément, le fait que l’employeur est plus ou moins « family-friendly », autrement dit, et en français, « réceptif aux contraintes hors travail des salariés ». Ce facteur est déterminant : « Les parents jugent l’effet de la RTT sur leur vie familiale d’autant plus satisfaisant qu’ils ont eu la possibilité de négocier leurs horaires », indiquent les auteurs. Inversement, « ils sont d’autant plus fréquemment mécontents lorsque les horaires de travail leur sont imposés ». La conclusion des chercheurs est, à ce titre, pertinente : « Plus en amont, les conditions dans lesquelles se sont déroulées les négociations renvoient à la question des rapports de forces entre employeurs, syndicats et employés au sein des entreprises, à la qualité du dialogue social et à leurs répercussions directes ou indirectes sur le bien-être des familles, un enjeu de première importance pour la politique familiale. »n
(1) Cellule statistique du ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité.
source : CFDT