Pour les porte-parole des syndicats présents sur place (FO, CGT-PTT, CFE-CGC, CFTC), le scénario à venir ne laisse guère de doute : « Nous n’avons aucune garantie sur ce qui va se passer après la cession. Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une externalisation des plans sociaux . » Pour des raisons médiatiques, Vivendi Universal laisserait le futur acquéreur assumer un plan social en bonne et due forme.
Négocier, comme d’autres branches du groupe
Les syndicats ne remettent pas complètement en cause la volonté de Jean-René Fourtou, PDG de Vivendi, de se séparer des activités Internet. Ils veulent au moins pouvoir négocier un plan social, avec des engagements de reclassement, d’outplacement ou d’indemnités, au même titre que d’autres branches du groupe. Un traitement « équitable » résume une porte-parole. C’est cette différence de traitement, témoignant d’une volonté de faire vite et de discuter le moins possible, qui a du mal à passer.
Rassemblés dans le froid, en demi-cercle, au large de la porte d’entrée de l’immeuble Vivendi, les salariés dénoncent une attitude de duplicité de la part de la direction du groupe. Plutôt qu’une « cession bidon » , comme le clament les manifestants, les sites concernés demandent une reprise des négociations collectives, interrompues fin 2002. La direction de VU Net, la holding Internet, aurait préféré engager des discussions locales, un moyen de morceler les négociations et d’affaiblir la cohésion sociale. Dans les rangs des manifestants, on parle de « déloyauté flagrante » et de « reniement de la valeur sociale » .
Demain, jeudi, c’est Canal+ et les salariés de la holding Vivendi Universal Net qui doivent manifester au même endroit, à l’appel de la CFDT.