Après avoir fixé le calendrier, les première mesures devront être votées au Parlement avant le début de l’été prochain, il a énoncé les principes devant guider sa réforme : maintien de l’âge légal de départ à la retraite (60 ans), la sauvegarde du système par répartition, assurer un bon niveau de retraite. Enfin, il a inscrit sa réforme à l’horizon 2020 qui sera progressive et ajustable en fonction des évolutions démographiques et du marché de l’emploi.
Voilà pour les principes. Sur les moyens d’action, il s’est en revanche montré plus ambigu. Tout en affirmant que cela ‘aurait pas de sens de faire peser tout le poids de la réforme sur un seul levier – à savoir, le niveau des cotisations, celui des pensions ou la durée de cotisation – il souhaite débattre de manière ouverte sur la durée de cotisation dans la fonction publique dans un souci d’équité. M. Raffarin a également exprimé le voeu d’injecter davantage de liberté dans le système : Ceux qui voudront partir plus tôt en retraite devront pouvoir le faire dans certaines limites, mais alors leur retraite en tiendra compte, et ceux qui voudront travailler plus longtemps pour avoir des retraites plus importantes seront encouragés. Une allusion transparente à la retraite à la carte. De même, tout en écartant les régimes par capitalisation, il a évoqué l’épargne volontaire qui pourrait donner à chacun plus de souplesse pour choisir le niveau de sa retraite.
Et M. Raffarin d’affirmer que l’ensemble des paramètres doit être sujet du dialogue social. Un dialogue social qu’il semble d’ailleurs réduire au minimum puisque sur le rôle des syndicats dans le débat, il s’est bien gardé de prononcer le mot égociation. À ce propos, il a seulement rappelé les rencontres prévues avec le ministre des Affaires sociales à partir du 6 février pour écouter les propositions et leurs réactions aux orientations qu’il a définies. C’est pourquoi, les syndicats, à l’exception de l’enthousiasme de la CFDT, se sont montrés sceptiques, dubitatifs, voire très inquiets (lire le communiqué du Bureau confédéral de FO) à l’issue du discours prudent et ambigu du Premier ministre qui croit pouvoir trouver un consensus large sur sa réforme. Dans cette perspective, il s’est attaché hier sur TF1 à faire de la pédagogie, excluant à priori le retour à 37,5 ans pour tous, on finançable, et le référendum. Voulant parler du régime par répartition, il a eu ce lapsus : il faut sauver la capitalisation. Un symbole ?
source : Force Ouvrière