Selon Sud, «les économies opérationnelles annoncées pour plaire aux marchés comportent déjà des plans sociaux» chez Wanadoo. Une affirmation étayée, poursuit le communiqué, par «un document qui, sous le titre « Programme TOP Wanadoo, chantier n°1« , annonce la suppression de 148 postes sur un total de 534 (…)» (soit 27%), essentiellement au sein de la filiale Portails qui produit du contenu (lire plus de détails dans notre second article du jour).
La direction de la communication de France Télécom, si elle ne fait aucun commentaire sur le fond, cherche à relativiser les chiffres avancés. Elle indique qu’en novembre 2002, Wanadoo SA (en France et en Europe) comptait environ 7400 salariés (dont 4900 pour la France seule). Ce qui sous-entendrait que les 148 postes menacés ne représentent qu’une goutte d’eau comparé aux effectifs totaux. Mais l’essentiel de ces effectifs (près des deux tiers) est employé par la division « annuaires » (Pages Jaunes SA). Cette dernière est la poule aux oeufs d’or de Wanadoo: elle lui procure ses principaux revenus et profits.
33% des effectifs de Wanadoo Portails, selon Sud
Dans le langage France Télécom, « suppressions de postes » ne veut pas dire « licenciements ». Puisque les personnes concernées se verront proposer soit une offre de « mobilité » vers d’autres branches, soit d’adhérer au plan de préretraitre en place depuis 1996.
Mais Sud évoque des «procédures successives de petits licenciements collectifs (moins de neuf salariés en trente jours), procédure qui n’oblige pas la réalisation d’un plan social, et permet donc un raccourcissement des délais». «Outre les licenciements, il est prévu des mesures de départs en préretraite, de fin de détachements (retour dans la maison mère?) ou de transactions individuelles (démissions volontaires avec indemnités à hauteur de 5 mois de salaires)», poursuit le syndicat.
De son côté, la CFDT (plus représentatif que Sud chez Wanadoo) n’est pas en reste sur ce climat délétère: «Depuis le début 2002, des conflits sociaux émaillent la vie des 8000 salariés de Wanadoo.» «Plan social, fermetures de start-up (…) et changement de stratégie pour Mappy devenue Wanadoo Maps ont attisé les tensions. C’est dans ce contexte que le comité d’entreprise de Wanadoo Portails à majorité CFDT a diligenté une expertise comptable compte tenu des incertitudes sur l’emploi (réduction d’effectifs).»
La CFDT n’est d’ailleurs pas plus optimiste: «Pages Jaunes SA (…) a été secouée par une grève des 900 commerciaux pour dénoncer des modifications de contrat [impliquant une] réduction des rémunérations)», affirme ainsi la centrale syndicale.