L’ultimatum a été levé in extremis mercredi (8 janvier) vers 20H. Les salariés de l’usine Daewoo-Orion de Mont-Saint-Martin menaçaient de verser des produits chimiques dans une rivière. Très déterminés, ils avaient fixé comme limite mercredi minuit. La crise a été désamorcée après une réunion à la mairie de Mont-Saint-Martin sous la direction d’un médiateur, Me Michel Gamelon, entre les représentants des organisations syndicales CGT, FO et CFTC, des membres de la direction et un représentant de la direction départementale du travail. « Nous levons l’ultimatum », a expliqué Isabelle Banny, secrétaire générale de l’Union locale CGT du bassin de Longwy, « nous avons reçu des engagements du préfet selon lesquels l’Etat s’engage, dans l’hypothèse d’une fermeture, à mobiliser ses moyens et à favoriser les négociations pour un plan social ».
Les salariés craignent que le tribunal de commerce de Briey qui doit se prononcer ce jeudi, décide la liquidation de leur entreprise. Ils réclament un « accord préventif » leur garantissant des indemnités de licenciement allant au-delà du minimum légal. L’usine, dernier site lorrain du Sud-coréen Daewoo, emploie 550 salariés pour la fabrication de tubes cathodiques.
F.P.
Le mouvement patronal Ethic (Entreprises à Taille Humaine Indépendantes et de Croissance) a dénonce dans un communiqué le « chantage écologique » des salariés. « Une aucune complaisance politique (…) ne doit laisser penser que les moyens illicites de pression utilisés par les salariés puissent influer sur la position des différentes instances concernées », peut-on lire. Le préfet de Meurthe-et-Moselle avait mis en garde les salariés. « Je tiens à mettre en garde solennellement ceux qui brandissent la menace de détourner des produits dangereux », a fait savoir Jean-François Cordet. « Ils doivent savoir qu’ils s’exposent personnellement à de lourdes sanctions pénales, au même titre que ceux qui tenteraient de mettre ces menaces à exécution ».
L’usine lorraine, inaugurée en juin 1996 et qui produit des tubes cathodiques, risque de se trouver en situation de cessation de paiement. L’URSSAF, qui cherche à recouvrer une dette de plus de trois millions d’euros, a fait procéder récemment à la saisie de 807.003 euros. La Société générale, pour sa part, avait fait saisir la somme 19.891.669 euros.
Les sort de l’usine Daewoo de Fameck, en Moselle, est en revanche scellé. L’entreprise du groupe coréen, qui produisait des téléviseurs et employait 170 salariés, a définitivement mis à l’arrêt lundi ses chaînes de production. Les négociations sur le plan social, déjà garanti par la direction après un mouvement de séquestration en décembre, doivent se poursuivre jeudi matin entre les syndicats et la direction. Elles porteront sur le livre III : reclassement, formation, prime de licenciement. L’usine, inaugurée en 1993, avait été prévue pour produire 4 à 5.000 téléviseurs par jour. En 2002, sa production était tombée à environ 800 unités. Une centaine de salariés avaient déjà été licenciés en février 2002 après un plan de restructuration. En novembre, Daewoo avait déjà fermé son usine de Villers-la-Montagne, en Meurthe-et-Moselle.