L’avenir d’Air Lib et de ses 2.500 salariés est « entre les mains de l’Etat », selon les syndicats de la compagnie qui ont exprimé jeudi l’inquiétude grandissante des personnels après le rejet par le gouvernement du plan de restructuration du PDG Jean-Charles Corbet. Toute les organisations syndicales se sont fait l’écho de cette préoccupation auprès du cabinet de Dominique Bussereau, le secrétaire d’Etat aux Transports, qui les recevait jeudi en fin d’après-midi.
« L’Etat ne peut pas rester passif dans ce dossier qui touche l’ensemble du transport aérien français. Si Air Lib disparaît c’est Air France, fleuron du transport aérien qui sera à son tour menacé », a affirmé jeudi Paul Fourier (CGT), expliquant que les « 50.000 créneaux horaires ainsi libérés » par Air Lib seraient convoités par les compagnies à bas prix. Allant plus loin encore, la CFTC se dit décidée à tourner la page Corbet. « Depuis le début » le PDG d’Air Lib « n’est pas très crédible » a affirmé son responsable, Jean-Christophe Bandler.
Préserver les emplois
Mais l’Etat n’interviendra pas sans garantie. Après cette réunion, Dominique Bussereau a annoncé jeudi soir que le gouvernement était prêt à faire un effort en direction d’Air Lib dans le souci de préserver les emplois à condition qu’un investisseur fiable se manifeste dans les huit jours. « Nous voulons défendre cette compagnie, nous voulons sauver les emplois mais nous ne pouvons pas le faire à n’importe quel prix », a déclaré le secrétaire d’Etat aux Transports, interrogé sur LCI au moment où les représentants de salariés d’Air Lib étaient reçus par son directeur de cabinet et celui du ministre des Transports, Gilles de Robien.
« Présentez-nous un investisseur qui investisse ! »
Le message à l’adresse à l’adresse du président de la compagnie, Jean-Charles Corbet, est clair : « Notre souci actuellement c’est de préserver l’emploi à Air Lib, donc nous disons de manière très solennelle au président d’Air Lib : présentez-nous non pas simplement un investisseur qui vienne nous saluer, mais un investisseur qui investisse », a déclaré Dominique Bussereau. « Si cet investisseur investit, l’Etat est prêt à faire des efforts ». Enfin, il a estimé que « la solution c’est qu’Air Lib trouve de l’argent pour vivre, parce que pour l’instant c’est le contribuable qui fait les fins de mois », ajoutant que la compagnie avait « sa place dans le paysage aérien français ».
Air Lib, dont les besoins de financement s’élèvent à 300 millions d’euros, a obtenu une prolongation de sa licence d’exploitation jusqu’au 31 janvier et un délai jusqu’au 9 janvier pour rembourser ses dettes publiques. Dominique Bussereau avait demandé à Jean-Charles Corbet de revoir le plan de restructuration présenté le 20 décembre 2002 avec pour repreneur potentiel le groupe néerlandais IMCA. La direction d’Air Lib a répondu mercredi qu’un plan « acceptable par l’Etat » serait présenté d’ici au 8 janvier.
source : www.tf1.fr