Je sors conforté par cette élection, en raison du taux d’abstention notamment, par l’idée qu’il faut maintenant engager la réforme de la démocratie sociale a ainsi déclaré sur RTL le ministre du Travail, M Fillon. Tout en minimisant les dysfonctionnements qu’il estime moindres que que lors des organisations précédentes, pour lui, le problème réside d’abord dans la démocratie sociale qui ne fonctionne pas très bien avec des accords signés par des syndicats minoritaires car il faut impérativement que la question de la légitimité de ces accords soit posée. Une position que la CGT a également défendue: Ceci confirme le besoin de nouvelles règles en matière de représentativité et de validation des accords négociés dans les entreprises, les branches et au plan interprofessionnel notamment, par l’instauration du principe de l’accord majoritaire. À propos des résultats obtenus par ce syndicat (en baisse de 0,9 point), son secrétaire général Bernard Thibault a simplement confié : je suis heureux d’assister à la confirmation de notre influence dans un contexte qui en cinq ans s’est profondément modifié d’un point de vue sociologique. De son côté, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, s’est contenté de se féliciter d’une dynamique positive en faveur de son organisation, en baisse de 0,14 point, soulignant que le faible taux de participation plaidait pour une véritable élection de représentativité. Ces considérations de procédure interviennent aujourd’hui, alors qua priori, il n’y a aucune raison qui justifie de détourner les élections prud’homales, qui ont pour seul objet d’élire des conseillers prud’hommes, pour dériver sur les questions de représentativité. À la CFTC, Jacky Dintinger, le secrétaire général, a estimé que les salariés ont voulu que la CFTC conserve toute sa place et même fait en sorte qu’elle pèse davantage dans le paysage syndical français, la centrale chrétienne étant passée de 7,5% en 1997 à 9,7% aujourd’hui.
Tout en reconnaissant que c’est exactement le contraire de ce qu’il espérait puisqu’il s’était fixé un gain de 2%, le secrétaire général de FO, Marc Blondel, commentant la baisse de 2,2 points de son organisation précise que ces élections ne sont un succès pour personne, même s’il reconnaît une percée d’un syndicalisme autonome, dont on ne sait pas très bien ce que ça va donner. Il ne croit pas que les prud’homales soient un bon test de légitimité parce qu’elles se limitent à 30% de l’électorat. Et de dénoncer l’ensemble des réformes (comme celles des retraites NDLR) qu’on suggère, qu’on considère ou prétend indispensables (…), qui n’apportent pas d’améliorations mais qui remettent, sur le fond, la situation relative des salariés en cause. FO n’accepte pas la remise en cause systématique des acquis des salariés.
Il reste que, pour l’heure, le seul véritable enseignement que l’on peut tirer de l’après 11 décembre, c’est la très faible participation des salariés, qui n’a pas dépassé 32,7%.
source : Force Ouvrière