Hier matin, pour se réchauffer, une partie des soixante-quatorze salariés concernés se sont réunis aux abords de leur usine, faisant brûler une palette de bois. Ils racontent : « En fin de semaine dernière, nous sommes arrivés à 7 heures pour prendre notre poste. Et tout était fermé ! La direction n’a même pas pris la peine de laisser un mot sur la porte pour nous expliquer la situation. Le PDG est venu discuter avec nous, mais il n’avait même pas les clés sur lui ! » Michel Bissonnier, délégué FO, s’insurge : « Nous ne pouvons plus pénétrer à l’intérieur de notre local syndical. De nombreux papiers importants pour nos démarches s’y trouvent encore, avec notamment beaucoup de numéros de téléphone. Certains ont même encore des effets personnels qu’ils ne peuvent pas récupérer. » Un délégué de l’union locale CGT de Compiègne était présent sur place, hier matin : « Cette situation est illégale. Nous allons discuter entre nous pour voir si, éventuellement, nous allons déclencher une action en justice. »
Cellule de reclassement à la mairie La procédure légale va se poursuivre demain mercredi : au centre culturel de Ressons-sur-Matz, direction et salariés vont se rencontrer dans le cadre d’une réunion du comité d’entreprise. De plus, une cellule de reclassement a été mise en place dans les locaux de la mairie. « Une vingtaine de salariés ont déjà rencontré ses responsables, souligne un ouvrier. L’un d’entre nous a déjà décroché un stage. » Pendant ce temps, la procédure de licenciement bat son plein. La plupart des futurs licenciés ont déjà reçu une lettre les convoquant à un entretien avec un membre de la direction, au siège du groupe, à Novillers-les-Cailloux, dans le Beauvaisis. « En revanche, tous ceux à qui on a proposé une mutation, que ce soit sur les sites de Novillers-les-Cailloux, de Songeons ou de Sablé-sur-Sarthe, ont refusé celle-ci, poursuit Michel Bissonnier. Ces propositions sont inacceptables en l’absence de tout plan social. Ces mutations amèneraient immanquablement des diminutions de salaire, et il n’est même pas prévu de nous défrayer en cas de déménagement forcé… »