. Inquiétudes communes. Cette journée sera aussi diverse par les secteurs concernés que dans sa forme (manifestations, grèves ou arrêts de travail) et dans son assise syndicale. Mais elle cristallise des inquiétudes communes autour de l’avenir du secteur public et nationalisé, de ses missions et des statuts de ses personnels.
Premiers dans la mobilisation, les sept syndicats de cheminots (CGT, FO, CFDT, CFTC, SUD-Rail, UNSA et FGAAC) sont inquiets pour leurs emplois après l’annonce d’une baisse des effectifs d’un millier de cheminots en 2002, ainsi que pour leurs retraites et leurs salaires.
Au-delà, ils s’interrogent sur l’avenir de la SNCF et son éventuelle privatisation, sa stratégie européenne, son budget 2003 et sur l’avenir du service public en général.
Entre 50 000 et 55 000 cheminots, actifs et retraités, devraient participer à la manifestation parisienne. FO a par ailleurs déposé seule un préavis de grève.
. Elargissement. Au fil des jours, la confédération FO, les fédérations FO et CGT des transports et de fonctionnaires ont appelé à des arrêts de travail et à des manifestations.
Quatre fédérations syndicales des postes et des télécommunications (CGT, SUD, FO et CFDT) ont suivi, avec la fédération FO des organismes sociaux, celle des Arts et de la presse (FASAP-FO), la fédération CFTC des agents des collectivités territoriales. La fédération Sud santé sociaux a appelé ensuite à la grève, tout comme les fédérations CGT, FO et CFDT de la Défense.
Des salariés d’Air France et de France Telecom devraient se joindre à la manifestation, et les transports en commun devraient être perturbés dans de nombreuses villes. Les employés des sociétés d’autoroutes ont également été appelés à la grève, tout comme les travailleurs de l’aide à domicile.
. Un test important. « L’objectif est que la réaction soit soutenue et de faire comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de défendre les salariés des services publics, mais que l’ensemble des salariés sont concernés, notamment vis-à-vis des projets de décentralisation », a expliqué Yves Veyrier, secrétaire général de la fédération FO des transports et de l’équipement.
L’ampleur de la mobilisation mardi, après celle des salariés d’EDF-GDF, le 3 octobre dernier (notre photo), sera un test important pour le gouvernement, confronté à la grogne des routiers, des inspecteurs du permis de conduire, des universités, des agriculteurs et des salariés de l’audiovisuel public.
Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a estimé, vendredi dans Le Figaro, qu’il y avait des « difficultés », mais « pas une situation de crise sociale » et que « le rôle du gouvernement est de trouver des solutions ».