Pour le secrétaire général de FO, Marc Blondel, c’est renvoyer la sécurité sociale à une couverture de soins différente en fonction de la richesse individuelle des gens, c’est la fin de la solidarité. Pour Jean-Louis Deroussen (CFTC), on sait que l’assurance maladie coûte cher et on a l’impression que l’État essaye de se déresponsabiliser. À la CFDT, on estime que la solution ne consiste pas à limiter la prise en charge des soins par la Sécurité sociale et à laisser filer les dépenses qui resteraient à la charge de l’assurance complémentaire. Solange Morgenstern (CFE-CGC) souligne que si la part laissée à la charge des complémentaires augmente, le niveau des cotisations va lui aussi augmenter et atteindre un niveau prohibitif. Elle s’insurge comme l’ensemble des syndicats contre cette idée du ministre de la Santé qu’il faut sortir du tout gratuit pour responsabiliser les patients. Pour Daniel Prada (CGT), les assurés sociaux cotisent et ce sont aussi eux qui financent leur complémentaire. Donc je ne vois pas où réside la gratuité. La Mutualité française fait également remarquer que la formule du out gratuit est fausse car les Français paient les dépenses de santé par les impôts (CSG), les cotisations sociales et les cotisations à leurs mutuelles. Les syndicats se sont par ailleurs inquiétés de la proposition du ministre de la Santé d’associer pleinement les complémentaires de santé à la gestion du système, y voyant un conflit d’intérêt. Pour Marc Blondel, les complémentaires vont être à la fois les profiteurs et les décideurs.