Tout avait commencé hier dans la matinée, lors d’une assemblée générale de France 2 qui s’est tenue, dit-on, dans une ambiance houleuse. « Les collègues étaient très remontés contre la direction, raconte un représentant syndical. Pour contourner le mouvement et diffuser coûte que coûte les JT, elle a fait appel à des non-grévistes ou des chefs de service pour assurer des postes vacants, notamment au niveau technique. »
« Quelques échanges assez vifs » Autre motif d’énervement : le fait que les journaux télévisés soient, depuis le début de la grève, filmés en régie finale – au troisième étage – et non dans les studios habituellement situés au sous-sol du bâtiment de France Télévisions à Paris (XV e ). « La régie finale a été transformée en véritable bunker, assure un gréviste de la Deux. Alors nous avons décidé, avec ceux de France 3, de monter au troisième pour que des délégués syndicaux puissent y pénétrer. » Ne pouvant obtenir gain de cause, les salariés ont donc bloqué l’entrée de ce local. « On était plus d’une centaine dans un couloir d’un mètre cinquante de large, poursuit ce témoin. Alors forcément, Daniel Bilalian et son équipe n’ont pas pu rentrer… » Rebelote vers 19 heures, juste avant le journal du soir. Là, ce sont le présentateur David Pujadas, Christopher Baldelli, le grand patron de France 2, et Olivier Mazerolle, directeur de l’information, qui se sont heurtés à une foule de grévistes. Impossible pour eux d’accéder à la régie. « Il y a eu quelques échanges assez vifs, relate Vincent Maillard, élu CFDT au comité d’entreprise. En dénonçant une soi-disant entrave à la liberté du travail, Pujadas est monté sur ses grands chevaux en parlant de son journal. Un peu insultant pour les gens qui y travaillent tous les jours. »
« Une volonté de privatiser » Une situation de blocage qui fait craindre le pire à l’intersyndicale CGT-CFDT-SNJ, en grève pour des revendications salariales et contre de supposées menaces sur l’audiovisuel public. « L’attitude de la direction et le refus de toute négociation nous semblent très inquiétants, souligne Vincent Maillard. Nous pensons que ces développements laissent présager une volonté de privatiser, ou du moins de démanteler le service public en faisant produire de plus en plus d’émissions en externe. »
source : www.leparisien.com