Cette refonte du système, selon le texte patronal, permettra de maintenir les droits actuels (150 000 salariés actifs de la branche et 140 000 retraités) mais prévoit par la suite que les modalité du régime évolueront (…) en cohérence avec les évolutions de l’ensemble des régimes de retraites et de l’environnement concurrentiel des entreprises. Autrement dit, les jours du régime spécial sont comptés puisqu’il dépendra des futures évolutions du régime général (sur lequel il serait désormais aligné), l’ouverture totale à la concurrence du secteur de l’énergie et de la privatisation programmée d’EDF et GDF. Sachant que le gouvernement prévoit également de réformer le régime général au premier semestre 2003, il ne restera pas grand chose du régime spécial des électriciens et gaziers.
Le but de l’opération est d’alléger sensiblement le poids des retraites dans les comptes d’exploitation d’EDF et de GDF afin de convaincre les investisseurs privés de miser sur l’ouverture de capital. Actuellement, les entreprises du secteur contribuent à hauteur de 54% compensant ainsi le financement du régime afin d’assurer son équilibre. Cette part doit baisser à 20% et être définie à l’avance, précise le document. Alors que les cotisations des salariés doivent dans le même temps augmenter de 4% compensées éventuellement par des égociations futures sur les salaires et les grilles de classifications/rémunérations.
Comme le souligne la fédération nationale de l’Énergie et des mines FO (FNEM-FO), le régime actuel explose dès lors que les électriciens et gaziers seraient placés sous la dépendance du régime général et des régimes complémentaires AGIRC et ARRCO. FO, pour qui négocier c’est accepter la privatisation, ne participera pas aux discussions sur ces propositions qui commenceront jeudi prochain avec les quatre autres fédérations (CGT, CFDT, CGC et CFTC) qui prennent acte du texte initial et disent vouloir l’infléchir.
Attendues avant la fin de l’année, les décisions qui seront prises dans la branche risquent d’ouvrir une brèche dans les régimes spéciaux avant les discussions sur la réforme de l’ensemble des systèmes de retraites en 2003.