COMITE D'ENTREPRISE

Saint Omer : la fermeture de Solectron

Dernier moment de complicité entre ces irréductibles salariées qui vivent leurs derniers jours, parfois leurs dernières heures, dans l’entreprise où elles ont souvent effectué toute leur carrière. Marie-Paule, elle, arrête ce soir. « Il n’y a plus rien à faire, peste l’employée du magasin. J’aurai pu rester chez moi mais j’ai continué à venir pour les copines. » On ne tourne pas le dos à trente ans de sa vie sans remord ni regret. Solectron, c’était leur gagne-pain mais surtout leur deuxième famille. « On passait plus de temps ici que chez nous », témoigne cette autre salariée.
Dehors David, Maxime, Marian et quelques autres font la pose cigarette. Avant de poursuivre l’opération de nettoyage de l’atelier démantelé, ils vont assister, ce matin, à une réunion de reclassement. La direction d’une entreprise auvergnate vient leur faire des propositions. Nathalie, elle, n’y assistera pas. Elle préfère trier les documents et les composants électroniques dans le fond de l’atelier. Partir travailler en Auvergne, ça ne l’intéresse pas. « Partir c’est recommencer une nouvelle vie ».
Pendant ce temps, les employés d’une société sous-traitante poursuivent le chargement des armoires électriques dans un poids-lourd en partance pour Bordeaux. Bordeaux, terre d’exil, sans doute. Terre promise, sûrement pas.

source : www.lavoixdunord.fr

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