COMITE D'ENTREPRISE

George W. Bush est autorisé à recourir à l'usage de la force contre l'Irak

Intitulée « Autorisation de l’usage de la force militaire contre l’Irak », cette résolution autorise le président Bush « à avoir recours aux forces armées des Etats-Unis comme il le juge nécessaire et approprié ».  Elle stipule cependant qu’une éventuelle intervention militaire contre l’Irak ne doit pas empêcher la poursuite de la guerre contre le terrorisme international, et demande au président d’informer, au moins une fois tous les 60 jours, le Congrès sur l’usage qu’il fait de cette autorisation de recourir à la force.

« Le président espère que cela enverra au monde et à l’Irak le puissant message selon lequel si l’Irak n’obéit pas aux résolutions des Nations unies, les Etats-Unis sont prêts à faire valoir la paix », a déclaré Ari Fleischer, porte-parole de la Maison blanche. « Le président espère que l’Irak comprendra le sérieux des Etats-Unis, de nos alliés et du monde, et se soumettra aux résolutions des Nations unies » a-t-il ajouté.

Avant tout retour des inspecteurs en désarmement de l’ONU, que leur chef, Hans Blix, espère voir arriver en Irak dès la fin du mois d’octobre, les Etats-Unis souhaitent toutefois obtenir du Conseil de sécurité des Nations unies le vote d’une nouvelle résolution plus contraignante vis-à-vis de Bagdad, mais doivent encore s’entendre avec trois autres membres permanents du Conseil, la France, la Russie et la Chine, sur les termes de ce nouveau texte. Le président français Jacques Chirac a ainsi indiqué par téléphone mercredi soir à George W. Bush que « la France, tout comme d’autres pays, ne peut pas accepter l’automaticité du recours à la force ».

AUCUN OBSTACLE AU RETOUR DES INSPECTEURS

Les Etats-Unis ont par ailleurs rejeté jeudi l’invitation de Bagdad proposant au gouvernement américain d’envoyer des inspecteurs sur les sites irakiens soupçonnés de servir à la fabrication d’armes de destruction massive. « Cela ne dépend pas de l’Irak. Cela dépend des Nations unies. La seule question qui demeure est celle des conditions sous lesquelles les inspecteurs pourront effectuer leur retour afin d’accomplir un travail efficace », a indiqué M. Fleischer.

« L’administration américaine est invitée à inspecter ces sites », avait déclaré Abdoul Taouab Mullah Haouaich, vice-premier ministre et ministre responsable des programmes de défense, assurant que l’Irak n’avait plus d’armes de destruction massive et n’avait pas l’intention d’en produire de nouveau. M. Haouaich a toutefois mis en garde les Etats-Unis contre une éventuelle offensive militaire contre le régime de Saddam Hussein. « Si les Américains entreprenaient une nouvelle action insensée contre l’Irak, nous leur donnerions une leçon qu’ils n’oublieraient pas », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministère russe des affaires étrangères s’est inquiété une nouvelle fois, jeudi, du retard du départ des inspecteurs de l’ONU en Irak, estimant qu’il n’y a aucun obstacle « juridique » ou « technique » à leur retour dans ce pays. La recherche d’un compromis sur l’Irak au sein du Conseil de sécurité de l’ONU « ne doit pas servir de prétexte pour retarder l’envoi des inspecteurs internationaux en Irak », a affirmé le vice-ministre russe des affaires étrangères, Iouri Fedotov, cité par l’agence Itar-Tass. La position de la Russie, tout d’abord opposée à toute action en Irak et considérant que ce pays ne développait pas d’armes de destruction massive, semble avoir évolué ces derniers jours vers un compromis, ou du moins une abstention au Conseil de sécurité.

Le premier ministre britannique, Tony Blair, arrivé jeudi à Moscou, où il doit s’entretenir pendant deux jours avec le président russe, Vladimir Poutine, du dossier irakien, a assuré qu’il se montrerait « sensible » aux inquiétudes de la Russie concernant ses intérêts économiques en cas de conflit avec Bagdad.

« Un ultimatum clair doit être lancé à Saddam Hussein », qui doit permettre un accès sans restriction aux inspecteurs en désarmement, a ajouté Tony Blair. Si le leader irakien tente d’entraver ces efforts, « alors il devra être désarmé d’une autre façon », a ajouté M. Blair, dans une allusion à un usage de la force contre Bagdad.

sdource: www.lemonde.fr

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