La démarche n’est pas nouvelle. Le recencement des risques professionnels a été rendu obligatoire par la loi du 31 décembre 1992. La nouveauté réside dans le décret du 5 novembre 2001 obligeant les employeurs à identifier par écrit tous les risques à tous les postes de travail susceptibles de nuire à la santé des travailleurs. « Il convient de hiérarchiser ces risques et de réactualiser ce document chaque année ou lors de chaque modification de l’entreprise et de le tenir à la disposition des services compétents (inspection du travail, MSA, CRAM) », explique Marie-France Marchal, la présidente de la MSA (Mutualité sociale agricole) du Finistère. Car, dans cette mutualité, on a décidé d’aider les entreprises du secteur agricole qui se trouvent démunies. En effet, il n’y a pas de protocole préétabli d’analyse pour les guider, pas même de document type. D’où l’idée du colloque qui s’est tenu hier au centre de Mescoat à Landerneau.
Former des relais
Pour les entreprises en effet, l’évaluation des risques doit être exhaustive. Or, si certains dangers d’ordre mécanique ou chimique sont plutôt bien identifiés, d’autres plus subtils (ambiance sonore, éclairage, poussières, postures, répétitivité gestuelle) sont plus liés à l’activité de chacun et nécessitent une étude approfondie. Ont donc été réunies hier les entreprises de plus de 50 salariés disposant d’un comité d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail et surtout toutes les personnes susceptibles de donner des conseils aux petites entreprises (conseillers à la chambre d’agriculture ou de groupements de vulgarisation, représentants de CUMA ou de syndicats). « Nous entendons qu’ils deviennent nos relais car nous ne pouvons toucher toutes les exploitations », poursuit Marie-France Marchal.
Cent quarante personnes ont ainsi découvert les modalités de mise en oeuvre de cette nouvelle démarche qui n’est pas une fin en soi mais le point de départ d’une nouvelle gestion de la prévention dans les entreprises. « Il s’agit bien de faire vivre quelque chose de nouveau dans les entreprises », commente Françoise Védel, la directrice de la MSA. Tous les participants ont reçu un document, guide à l’évaluation, préparé par les services de la MSA et qui est également consultable sur le site Internet de la MSA.
Parallèlement, ce colloque a été l’occasion de présenter des réalisations de certaines entreprises (groupe Even, APICAL), d’échanger avec des représentants du ministère des Affaires sociales ou de l’inspection des lois sociales en agriculture.