La liste a été constituée en prenant en compte les postes reconduits, l’ancienneté des salariés, la situation de famille… 42 personnes étaient aussi volontaires au départ, mais seuls 22 cas ont été retenus. « C’est une situation bizarre: les gens qui ont demandé à partir se retrouvent en poste… ».
L’entreprise de meubles a déposé son bilan début juillet. Et la semaine dernière le tribunal de commerce a choisi la Sodem, société montalbanaise spécialisée dans la fabrication de meubles de bureaux et de rayonnages, comme repreneur. Un repreneur qui s’engage à conserver 46 emplois, et à embaucher l’année prochaine 10 ouvriers.
Insuffisant pour les salariés qui étaient en grève depuis mardi dernier pour réclamer une prime supra-légale de trois mois de salaire, en plus des indemnités légales de licenciement.
Au cours d’une assemblé générale hier après-midi, l’administrateur judiciaire, Maître Savenier, est venu expliquer les limites de cette requête.
« Trois mois de salaires, ce n’est pas possible: l’entreprise n’a pas de trésorerie. Il n’y a pas eu de chiffre d’affaire aux mois de juillet et d’août, et une activité ralentie au mois de septembre… », a-t-il expliqué aux salariés.
VENTE D’UN IMMEUBLE
Pourtant, une négociation s’est engagée en fin de semaine dernière entre Roland Chouraqui, PDG de la Sodem, et les élus du personnel. Ils sont tombés d’accord pour qu’un immeuble qui appartient aux actifs de l’usine Capelle soit vendu: un immeuble dont l’administrateur espère tirer 91.470 (600.000 F): « Si c’est moins, ce sera à moi de trouver la différence », s’est engagé Maître Savenier.
Par ailleurs, il a lui-même obtenu une somme de 76.225 (soit 500.000 F) auprès de différentes administrations. Soit au total 167.695 (1,1 MF) à répartir entre 67 licenciés (dix personnes en longue maladie n’ont pas été prises en compte): près de 2.500 (16.000 F) seront ainsi alloués à chaque personne licenciée. Certains salariés ont demandé en vain la vente du stock pour augmenter cette prime.
Ils ont obtenu aussi le paiement des jours de grève, et le maintien du comité d’entreprise.
« L’essentiel a été préservé, le maximum a été fait pour pouvoir vous donner satisfaction. Si la grève se poursuit, le risque que nous encourons c’est que les clients se détournent de Capelle, et que tout repreneur se détourne aussi. Et que vous perdiez tout accompagnement. Ce qui doit primer, c’est l’emploi: les salariés qui restent sont porteurs d’emplois pour l’avenir. Je vous demande de bien analyser les intérêts en jeu », a argumenté l’administrateur judiciaire.
A une courte majorité, les salariés ont voté la reprise du travail hier en fin d’après-midi: « avec la volonté de préserver les acquis et de sortir de cette ambiance », expliquent Henriette Sallan, déléguée du personnel Force Ouvrière. « Mais on aura du mal à travailler dans ces conditions ». Les 77 lettres de licenciements devaient être postées hier.
source: www.ladepeche.com