Principaux griefs faits à la France, comme l’avait résumé jeudi dernier Pedro Solbes, commissaire en charge des affaires économiques et monétaires : le report de «son processus d’assainissement budgétaire», et le risque évident et quasiment avoué que l’équilibre des finances publiques ne soit pas atteint en 2006, comme l’exige la Commission. Et ce alors que Bruxelles a déjà fait un geste en reculant cette échéance, qui était initialement fixée à 2004.
Cette sévérité à l’égard de la France est motivée par un certain dérapage des comptes de la part de plusieurs pays de la zone euro. Selon les données publiées lundi par Eurostat, trois des quatre mauvais élèves ont fait pire que prévu en 2001 : le déficit de l’Allemagne s’est élevé à 2,8% (contre 2,7% estimé en mars) et celui de l’Italie à 2,2% (contre 1,4%). Quant au Portugal, il a enfoncé la barre des 3% du PIB, à 4,1%. Une «performance» qui lui a valu cet été le premier lancement d’une procédure dite «de déficit excessif». Et en 2002, à part pour le Portugal, cette situation n’est pas près de s’arranger : si Rome espère contenir son déficit à 2,1%, Berlin pourrait faire face à un véritable gouffre, supérieur à 3%, alors que Paris table sur 2,6% – soit quasiment le double de l’année dernière.
Source: www.lexpansion.com