« Nous sommes victimes du système américain » « Nous savions dès le départ que cette fusion avait pour but de couler l’entreprise. Dès notre rachat, nous avons constaté une baisse de l’activité, même si la direction cherchait à nous rassurer. Nous n’avons pas sorti de nouvelle collection depuis deux ans et, aujourd’hui, le groupe se plaint d’avoir perdu 2 M (300 000 F) », s’emporte une employée. Les ouvrières ne décolèrent pas. « Nous sommes victimes du système américain. La France ne devrait par laisser s’exporter la production à l’étranger. Avec une main-d’oeuvre moins coûteuse, les stores ne seront pas moins chers », dénonce une collègue. Travaillant depuis dix ans en moyenne à Ablis, les employés se battent aujourd’hui sur le front des compensations financières. Ils réclament deux mois de salaire par année d’ancienneté. La direction propose un barème beaucoup plus resserré, s’échelonnant de 1 625 (10 658 F pour un an d’ancienneté à 4 333 (28 425 F) pour 15 ans d’ancienneté. La direction affirme avoir mis tout en oeuvre pour préserver l’avenir du personnel. « Les ouvriers auront le choix entre travailler sur un autre site, obtenir une formation de requalification ou intégrer une cellule de recherche d’emploi. Ensuite, tout dépend de la volonté de la personne pour s’en sortir. Nous avons déjà la certitude que certains viendront travailler à Tremblay », assure Jean-Paul Plazonich, directeur du groupe. Ce plan comme les mutations proposées – 14 à Tremblay et 7 en Espagne – ne paraissent pas satisfaire les employés. « Nous n’allons pas déménager à Chartres pour assister à la disparition de l’usine dans un an ou deux. Dans le secteur, les entreprises ferment les unes après les autres et c’est plus difficile de retrouver un emploi à 50 ans », poursuivent les ouvrières. Le résultat des négociations devrait être connu au plus tard lundi. Si ces propositions ne sont pas satisfaisantes, les employés envisagent la grève.
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