Des mesures fiscales inéquitables, une politique de l’emploi qui manque de souffle
La CFDT exprime des réserves sur les mesures fiscales annoncées. La baisse des taux de l’Impôt sur le Revenu profite aux revenus les plus élevées au détriment de sa progressivité. Le relèvement du plafond pour la réduction d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile avantage encore les ménages les plus aisés. Cette mesure en faveur de l’articulation vie familiale – vie professionnelle ne profite pas aux familles les plus modestes.
La CFDT apprécie que la Prime Pour l’Emploi soit reconduite. Elle regrette que le gouvernement n’ait pas jugé bon de poursuivre sa montée en charge en 2003, comme cela était initialement prévu.
Pour la CFDT, la politique de l’emploi entre dans une phase d’évolution préoccupante : suppression des contreparties aux allègements de charge, réduction des emplois aidés, réorientation de ces aides au bénéfice du secteur marchand.
Pour la CFDT, l’évolution des emplois de la fonction publique n’a de sens que dans le cadre d’une véritable réforme de l’Etat et d’un redéploiement des effectifs au profit des secteurs confrontés aux plus forts besoins, sur la base de critères explicites. A cet égard, le choix de faire porter les réductions d’effectifs sur l’Education Nationale, et notamment les personnels de surveillance, est pour le moins surprenant. Cela rend particulièrement nécessaire l’effort d’évaluation des besoins et de transparence des moyens, dans une démarche participative vis-à-vis des citoyens et de négociation avec les organisations syndicales.
Au regard de la conjoncture difficile, la CFDT s’interroge sur la pertinence des choix fiscaux et des priorités budgétaires du gouvernement. Au-delà des accommodements de court terme annoncés au niveau européen, le devenir de la coordination des politiques économiques et budgétaires devient essentiel pour assurer les conditions d’une croissance durable en Europe.
Déclaration de Gaby Bonnand, secrétaire national de la CFDT