« C’est chez nous maintenant. Pas question de partir avant qu’on nous ait versé nos salaires d’août et qu’on nous ait licenciés proprement », commentait, hier, une jeune employée. Dans le protocole d’accord signé par la direction, celle-ci s’engageait à procéder immédiatement au versement des salaires. Hier, une « infime partie » des salariés avaient effectivement reçu leurs feuilles de paie.
« Deux salaires qui disparaissent d’un coup » Cantonnés dans une partie des locaux, les salariés se relayent pour passer la nuit sur le site de l’entreprise, entre deux vigiles dont l’amabilité tient plus du cerbère que du veilleur de nuit. Hélène, 19 ans, conseillère depuis deux ans à Euro CRM, fait acte de présence plus souvent qu’à son tour. Il faut dire que son cas est un peu atypique. Cette jeune femme est maman d’une petite fille de 6 mois, et son conjoint travaille également dans l’entreprise. « Ce sont deux salaires qui disparaissent d’un coup, résume-t-elle. On ne peut plus payer la nounou. Alors j’emmène mon bébé, la nuit, dans l’entreprise, mais elle s’énerve. » Hélène, comme ses collègues, a perdu tout espoir. L’occupation des locaux reste, selon eux, le dernier rempart contre ce qu’ils qualifient maintenant de « direction délinquante ». Reste le champ juridique. La direction, pour sa part, devrait déposer une déclaration de cessation de paiement devant le tribunal de commerce de Créteil. Une solution à laquelle s’opposent les syndicats. « Il veut se poser en victime du terrible « marché ». Alors que nous soupçonnons des versements beaucoup plus importants de Noos à Euro CRM que ceux qui ont été annoncés. » Les délégués syndicaux de la CFDT envisagent, en dernière instance, de s’adresser aux prud’hommes. Histoire de faire jurisprudence, espèrent-ils, dans le secteur des centres d’appels. Et établir une fois pour toutes une responsabilité claire entre donneurs d’ordre et sous-traitants.
source : www.leparisien.com