Capelle: deux repreneurs mais au moins 80 licenciements

L’entreprise a déposé son bilan début juillet (« La Dépêche du Midi » du 3 juillet). Avec 125 emplois dans la balance.

Deux solutions possibles de reprise ont vu le jour durant l’été. Les éventuels repreneurs avaient jusqu’au 30 août pour déposer un dossier.

La Sodem, société montalbanaise spécialisée dans la fabrication de meubles de bureaux et de rayonnage, a fait une offre (« La Dépêche du Midi » du 27 juillet) qui rapprocherait les productions des deux entreprises, pour ne garder que 35 des actuels employés.

Un autre projet de reprise émane de cinq cadres actuels de Capelle: il se polarise sur la fabrication de meubles en kit, avec la reconduction de 43 salariés.

Les membres du comité d’entreprise font grise mine: « Ce sont au moins 80 licenciements qui sont annoncés par ces plans… 2 employés sur 3 qui vont devoir quitter l’entreprise », souligne Jean-Claude Pascal. « Si les repreneurs faisaient un effort, ce serait un signe de bonne volonté qui remotiverait les salariés ».

Le comité d’entreprise regrette aussi le « flou du projet industriel » dans ces deux plans. Mais Henriette Sallan assure: « Nous allons être vigilants sur nos contrats de travail et sur nos acquis ».

UN QUATRIEME PLAN SOCIAL EN DOUZE ANS
C’est une deuxième reprise, et un quatrième plan social en l’espace de douze ans qui se profile. Depuis la vente de Capelle en 1990 au groupe IFI. A l’époque, le nombre d’emplois flirtait avec les 350. « Depuis, il n’y a pas eu de réel investissement: ce qui fait que nous arrivons à la situation actuelle », remarque Henriette Sallan.

Le comité d’entreprise décrit la morosité actuelle: « l’entreprise fonctionne au ralenti, avec moitié moins de commandes », indique Gilles Bourgès, secrétaire du comité d’entreprise.

L’avenir n’est pas au beau fixe, dans une conjoncture économique peu favorable à l’emploi. « La moyenne d’âge est aujourd’hui de 47 ans chez Capelle; le reclassement s’avérera difficile », craint la déléguée du personnel. « Nous avons un savoir faire interne, mais il n’est pas sûr qu’il vaille beaucoup à l’extérieur ».

Le tribunal de Commerce a fixé hier une nouvelle échéance: le 24 septembre, il examinera les projets des repreneurs. Les grévistes reprendront le travail aujourd’hui. « Il faut penser à la survie de l’entreprise… »

Le personnel atelier de la MAF en grève : Salaires et RTT doivent être revus…

« Première année de délégués, première année de grève… » commente attristée la direction de l’usine Matériel Arboriculture Frutière, rue Gustave Jay, à Montauban. Mardi à 16 heures, le personnel atelier représentant une centaine de personnes a débrayé. Motif de la revendication: les salaires. « On n’ a pas eu l’augmentation du SMIC en juillet dernier, rétorquent les ouvriers, parce que, paraît-il, il n’y avait plus d’argent… » « Fin juin, oppose la direction, les résultats d’exploitation étaient inférieurs à 1 million d’euros par rapport à l’an dernier. Cela nous a incités à la plus grande prudence. Il est évident que lorsque l’atelier tourne à 35 heures, nous sommes en perte. Dès que l’atelier repasse à 41 heures, la situation s’améliore. » Un argument de poids appuyé par cette précision: « L’augmentation du coût horaire pour la société a été environ de 3,7 % dû au passage de 39 à 38 heures, plus environ 7 % de tickets restaurant, soit une augmentation d’environ 10 %. »

Des comptes interprêtés différemment par la base qui considère les tickets restaurant comme un acquis social et non comme une revalorisation salariale. Le personnel poursuit: « Nous ne sommes pas d’accord non plus sur la modulation du temps de travail. La RTT appliquée en janvier 2002 après concertation des salariés n’est pas viable car non conforme à la législation. Les textes prévoient un vote à bulletin secret. La consultation a été mise en place entre le dépôt des listes et les élections des délégués du personnel. » Ces personnels dénoncent l’application unilatérale par l’employeur de l’accord de branche métallurgie préconisé par le Medef; accord qui prévoit 35 heures payées 38 heures ou 41 heures payées 38 avec le quota des heures supplémentaires. Mais ce que les ouvriers souhaitent ce sont de véritables négociations en présence des délégués et du PDG.

DANS L’IMPASSE
Enfin, ils se plaignent d’un manque de respect et de communication de la part de la hiérarchie; des rapports qui se seraient détériorés au fil des ans. « Depuis que Maf existe, est venu leur dire de vive voix le PDG Philippe Blanc, il n’y a jamais eu de chômage technique ou de licenciement. » Quarante ans d’exercice pour l’entreprise Maf devenue Maf-Roda, leader mondial de la fabrication de matériel de calibrage et de conditionnement des fruits et légumes. Le groupe réalise 80 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 70 % hors de l’Hexagone. Créée en 1962 par Louis Blanc, l’entreprise est toujours contrôlée majoritairement par la famille fondatrice qui détient 70 % du capital. « Vous ne licenciez pas, répond du tac au tac Norbert Moureu secrétaire général du syndicat CGT Maf et délégué du personnel, parce que les gens partent d’eux-mêmes. Et à ceux qui restent et qui protestent, vous opposez que la porte est ouverte. » Des échanges aigre-doux qui à l’heure où nous écrivons ces lignes n’ont débouché sur rien. Le piquet de grève va se poursuivre devant l’usine face au refus de la direction de céder aux revendications. « M. Blanc nous a fait une proposition d’augmentation de 2 % du salaire brut alors que nous demandons 8 % du salaire net, rapporte le délégué CGT à l’issue d’un premier tour de table, hier après-midi. Parallèlement, le syndicat CGT et chaque personnel à titre individuel vont déposer une demande en annulation de la consultation mise en place en janvier 2002 précédant l’application de la RTT.

source : www.ladepeche.com

Auteur de l’article : comitedentreprise.com