Avec un chiffre d’affaires de 577 millions d’euros pour le premier semestre 2002, le marché français du disque se porte bien. En hausse de 6% par rapport à la même période de l’an dernier, les ventes en France sont bien plus dynamiques qu’aux Etats-Unis. Sur les six premiers mois de l’année, les ventes de disques ont reculé de 10% sur le premier marché mondial.
Pour expliquer le dynamisme du marché français, les éditeurs phonographiques français avancent deux arguments essentiels : les investissements dans la production nationale – celle-ci a représenté au premier semestre 60% des ventes en France – et un certain retard des Français dans l’accès à Internet, ce qui freine notamment le téléchargement de fichiers musicaux.
Aux Etats-unis, la RIAA, la principale association de majors et de producteurs de disques, juge que contrefaçons et Internet sont les premiers responsables de l’érosion des ventes. En 2001, les ventes mondiales de disques avaient chuté de 5%. Ce diagnostic n’est pas partagé par tous les experts du secteur qui estiment que la baisse des ventes est avant tout liée au ralentissement économique. Dans un contexte difficile, les consommateurs sont amenés à arbitrer dans leurs achats de produits culturels. Le succès croissant des DVD est à cet égard assez préoccupant pour le marché du disque.
Le marché français semble, pour l’instant, assez peu affecté par ces phénomènes. Néanmoins, il souffre d’autres maux. Hervé Rony, directeur-général du SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique) souligne notamment l’explosion des coûts en marketing. La hausse de ces dépenses se traduit dans le palmarès des meilleures ventes du premier semestre puisque ce sont des produits très « marketés » qui occupent les premières places. Le podium des meilleures ventes de singles est composé dans l’ordre de « La musique », de « Gimme, gimme » (deux titres issus de l’émission de TF1, Star Academy) et enfin de « Tous ensemble », hymne à la gloire de l’équipe de France de football chanté par Johnny Hallyday.
Afin de parer à une dégradation à venir du marché, le SNEP réclame une fois encore une baisse de la TVA sur le disque. Cette réduction à 5,5% était l’une des promesses électorales de Jacques Chirac, tout comme la baisse de la TVA sur la restauration. Mais pour qu’une telle baisse soit entérinée, l’aval de Bruxelles est nécessaire.
source : www.latribune.fr