Hier, Jean-Claude Jouffroy, le directeur de cabinet du secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a clairement indiqué que les aides accordées par Jean-Claude Gayssot, le ministre des Transports du gouvernement Jospin, ne seraient confirmées qu’à deux conditions : Air Lib doit non seulement trouver des investisseurs mais, en outre, mettre en oeuvre un plan de restructuration en bonne et due forme. Des conditions dictées, selon le ministère, par la Commission européenne qui, sinon, aurait refusé de valider ces aides publiques. Il manque aujourd’hui plusieurs dizaines de millions d’euros pour que la compagnie survive. Et ce en intégrant les aides Gayssot. Grâce à elles, Air Lib bénéficie d’un moratoire sur des charges sociales et publiques d’un montant de 30 millions d’euros. L’actuel gouvernement a, en outre, accepté de reporter de quatre mois, soit au 9 novembre, le remboursement d’un prêt du Fonds de développement économique et social, de 30,5 millions d’euros.
Pour la CFDT, le « chantage » du gouvernement n’est pas supportable Lors d’un comité d’entreprise du 8 août, la compagnie a déjà décidé de réduire de 50 % (un vol par jour, au lieu de deux) sa desserte, structurellement déficitaire, des Antilles et qui représente 80 % à 90 % des pertes d’Air Lib. Pour la compagnie, l’Etat se doit de l’aider en raison de la mission de « continuité territoriale » en faveur des Dom-Tom qui lui incombe. Quoi qu’il en soit, depuis le 1 e r août, Air Lib a dû reprendre le paiement de certaines charges fiscales et sociales ainsi que des taxes d’aéroport et des redevances aux chambres de commerce et à la Direction de l’aviation civile. « L’entreprise est en mesure de le faire », avait précisé l’audit financier du cabinet Mazars, demandé par l’actuel gouvernement. Pour la CFDT, qui demande à rencontrer le ministre des Transports, Gilles de Robien, ce « chantage » est d’autant moins supportable que « le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, s’est toujours défendu d’intervenir dans la gestion des entreprises. En outre, il ne peut parler de dialogue social alors que les rapports d’audit que le gouvernement invoque ne nous ont jamais été présentés ». Le temps presse donc pour Air Lib, d’autant plus que la crise du transport aérien, tant en France qu’en Europe et aux Etats-Unis, rend la concurrence encore plus vive.
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