La fin de l’année s’annonce décidément bien délicate pour le budget de l’Etat. Après un audit décevant et des lettres de cadrages qui ont bien du mal à être fixées, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a annoncé lundi un dérapage des dépenses de santé nettement supérieur aux objectifs.
Sur les sept premiers mois de l’année, les dépenses de santé ont progressé de 6,7% sur un an à 55,107 millions d’euros. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2002 a fixé un objectif de progression des dépenses de santé de 3,8% à 112,8 milliards d’euros. On est donc loin du compte, d’autant que la revalorisation des honoraires des médecins généralistes intervenue le 1er juillet ne joue pas encore à plein dans ces chiffres.
Tous les postes de dépenses progressent fortement, à commencer par les « produits et prestations » (véhicules pour handicapés, par exemple), dont les dépenses grimpent de 16,3% sur un an. Les indemnités journalières consécutives aux arrêts maladies bondissent également de 15,8%. Quant aux dépenses liées aux actes d’analyses et aux honoraires des auxiliaires médicaux (kinésithérapeutes et infirmières), elles progressent respectivement de 9,5% et 8,7% par rapport à juillet 2001.
En revanche, les dépenses de médicaments (+6,7%) et les honoraires de spécialistes (+5,7%) et de généralistes (+3,3%) progressent plus modestement, même ces hausses sont supérieures à celle de l’objectif national.
Avec la prise en compte de la revalorisation de 14% des honoraires des généralistes (de 17,53 euros à 20 euros), le dérapage des dépenses de santé en 2002 s’annonce incontrôlable. L’un des défis du nouveau gouvernement sera incontestablement de parvenir à instaurer au cours du quinquennat une véritable maîtrise des dépenses de santé en France. C’est à ce prix que les dépenses publiques pourront être maîtrisées.
source : www.latribune.fr