Les employés étaient sortis de leurs hangars et occupaient ce rond-point, situé en bordure d’autoroute, juste à côté de leur entreprise, afin d’attirer l’attention du public sur les problèmes qu’ils rencontrent depuis deux à trois mois. Leurs salaires, qui étaient payés depuis plusieurs mois avec beaucoup de retard, ne le sont plus du tout, mettant certains d’entre eux en grande difficulté financière. « La direction nous balade » dénoncent Fabien Vrignaud et Christian Gouiran, membres du comité d’entreprise. Cette instance paritaire, où siègent les représentants des personnels face à la direction, a demandé à plusieurs reprises des explications précises aux dirigeants de la société qui s’efforcent d’être rassurants. Le problème, c’est que les salariés, bien au contraire, sont de plus en plus inquiets. Ils ont constaté la baisse d’activité de la société et surtout, le fait que cette dernière a de plus en plus de difficultés à assurer le versement des salaires. D’où leur grève. Déjà, à la fin de l’année dernière, ils avaient subi le contre coup de « l’effet 11 septembre ». Les voyageurs, après l’attentat contre les tours de New York, ayant de plus en plus peur, prenaient de moins en moins l’avion. La conséquence, c’est que ces derniers avaient donc moins d’heures de vol, donc moins d’entretien, donc moins de travail pour les sociétés spécialisées dans la maintenance comme EAS. « Nous avons eu 6 mois de difficultés. Mais l’activité a ensuite repris en début d’année » commentent les délégués du comité d’entreprise. « Et les comptes ont fait apparaître que pendant les premiers mois de l’année 2002, nous avions réalisé un chiffre d’affaire de 5 % plus élevé comparé à la même période 2001, qui elle-même était pourtant une année faste Où est l’argent lié à cette reprise d’activité ? . » reprennent-ils. Mais ce qui inquiète le plus les salariés, c’est que si l’activité de maintenance a largement fléchi chez EAS, en revanche ses concurrents directs, eux, ont augmenté leurs parts de marché. Ce qui aurait tendance à prouver qu’il y a bien du travail dans ce secteur. Ils en concluent que la société aurait d’autres difficultés que ses dirigeants lui cacheraient. Pour l’heure, le staff de direction, président compris, est en vacances et injoignable. Contacté par nos soins hier après midi sur ce problème, le directeur financier, M. Schmitt, encore présent dans l’entreprise, a préféré observer un silence prudent. En attendant d’abord le règlement de leurs salaires de juillet et ensuite des réponses claires quant à l’avenir de la société, les salariés vont poursuivre aujourd’hui leur mouvement social.
source : www.midilibre.com