Hier, les grévistes se sont rendus au siège de la Civis pour annoncer la poursuite du mouvement. « Nous n’avons même pas obtenu la possibilité d’ouvrir les négociations », expliquait une employée de la Sémader. L’avertissement adressé par Fred K/Bidy, directeur général délégué, est vivement critiqué et résulterait d’une motion émanant de l’UIR-CFDT réclamant plus de clarté dans la gestion de la Société d’économie mixte d’aménagement et de développement de l’équipement de la Réunion (Semader).
Relevant les multiples intimidations et dénonçant la volonté de la direction d’assigner le comité d’entreprise devant le tribunal administratif afin de vérifier ses comptes, une partie du personnel de Saint-Denis, du Port et de Saint-Pierre exige le départ du directeur général et du directeur des ressources humaines, Henri Eudes Renaud de la Faverie, récemment embauché. Ce dernier fait actuellement l’objet de vives critiques de la part des salariés. Deux d’entre eux ont déjà entamé une procédure de harcèlement moral.
A l’origine de ce bras de fer : les accusations de dysfonctionnements faites par certains employés qui accusent la direction de rester trouble sur le bilan financier ainsi que sur la nomination de certains cadres dirigeants. Un rapport rédigé en interne par l’UIR-CFDT fait état de plusieurs points particulièrement préjudiciables » pour l’entreprise : état de la trésorerie, « manque d’autorité dans l’organisation des tâches, dans les actes de managements, dans la conduite de nos engagements
face aux nombreux dysfonctionnements qui se révèlent ». Selon le texte, ces points seraient « défavorables à la reprise positive » des activités.
Nominations et salaires
Le dernier rapport relatif aux rémunérations et avantages de toutes natures versés à chacun des mandataires sociaux est effectivement étonnant. Dans un contexte qualifié d’inquiétant, notamment financièrement, par une large partie du personnel, certains administrateurs réclament pourtant une augmentation. C’est le cas par exemple de Islin Taïde, représentant la Civis et président du conseil d’administration (la Civis détient 60 % du capital de la Sémader). Celui-ci avait toutefois demandé que soit mentionnée dans le rapport de gestion annuelle la rémunération individuelle de chacun des mandataires sociaux. Ses émoluments atteignent 1 000 euros par mois.
Si la grande majorité des représentants n’a touché que des primes relativement peu élevées, certains dirigeants en ont largement profité en 2001. Notamment les deux directeurs généraux délégués de l’époque : Fred K/Bidy et Daniel Pavageau. Chose plus étonnante encore, deux rapports émanant de la Sémader font état de chiffres différents. Fred K/Bidy aurait dans le premier document touché 55 252 euros tandis que dans le second, il aurait gagné 45 924 euros entre le 21 août et le 31 décembre 2001. Daniel Pavageau aurait perçu 62 790 euros ou 157 918 euros depuis le 12 octobre 1998, selon les rapports. Qu’en est-il réellement, s’interrogent des employés qui fustigent le salaire de leur patron actuel: aux alentours de 15 000 euros mensuels, avantages en nature non compris.
Au final, selon Fred K/Bidy, «le montant total brut des cinq rémunérations les plus élevées versées au titre de l’exercice 2001 s’élève à 710 172 euros (4 658 423 francs) ». Soit quand même 11 836 euros par personne et par mois
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