Depuis, les 220 salariés, pour la plupart des jeunes de cette banlieue populaire, errent en quête d’un employeur. « Dites bien que nous sommes révoltés d’être virés du jour au lendemain, sans la moindre explication. On en a marre des licenciements abusifs. Qui va payer nos salaires et nos loyers ? », résume Dorine, 24 ans.
Saisi par la CFDT, le tribunal de grande instance de Créteil devait tenter, lundi 15 juillet, de démêler l’imbroglio à l’origine de la fermeture brutale de cette unité. Fin mai, elle employait encore 400 personnes, dont bon nombre avec un contrat à durée déterminée.
A cette date, Euro-CRM assurait la gestion des appels et des campagnes de télémarketing pour Noos, la marque commerciale de Lyonnaise Communications (groupe Suez) sur le câble et Internet. En mars, Noos avait, assurent ses dirigeants, averti de leur intention de procéder à un nouvel appel d’offres, auquel Jean-Claude Casanova, PDG d’Euro-CRM, n’a pas souscrit. Le contrat a été réparti entre les sociétés Multilignes à Paris et Intracall à Amiens à partir du 1er juillet.
Malgré l’engagement du droit d’alerte, les élus du comité d’entreprise d’Euro-CRM n’ont pas été saisis de cette modification essentielle. Le 25 juin, la direction évoquait seulement un projet de suppression de 84 emplois. Mais aucune discussion n’a été poursuivie pour mettre en oeuvre soit un plan social, soit les modalités de reprise du personnel. Tant chez Multilignes qu’à Intercall, personne n’était d’ailleurs en mesure de préciser le nombre et la nature des postes proposés pour faire face au nouveau contrat.
En début de semaine, les salariés d’Euro-CRM ont manifesté devant le siège de Noos, dont la direction a accepté d’engager une médiation. M. Casanova, lui, s’est contenté de préciser, dans un communiqué, qu' »Euro-CRM mettra tout en oeuvre pour la préservation de l’emploi de ses anciens collaborateurs ».
source : www.lemonde.fr