Ratier envisage de construire en Pologne, sur un terrain de plus de deux hectares, un bâtiment de 2.500 mètres carrés qui devrait être opérationnel au début de l’année prochaine. La CGT s’inquiète des conséquences. « La direction nous a dit que partirait là bas une partie de la production et du petit montage. Une centaine d’emplois y serait créée alors qu’aucune garantie ne nous est apportée quant à la préservation des emplois existants à ce jour à Figeac. »
QUELLES CONSEQUENCES POUR L’EMPLOI A FIGEAC?
A fin du mois de juin, 1178 personnes, dont 80 intérimaires et 89 sous contrat à durée déterminée (CDD), travaillaient à Ratier Figeac. « Des CDD ne sont pas renouvelés et d’ici la fin de l’année, environ 50 salariés devraient partir en pré retraite. Ils ne seront pas remplacés » indiquent les représentants CGT qui mettent en parallèle cette situation avec les propos du président du conseil de surveillance de Ratier, Robert Vitrat, dans « La Dépêche du Midi » du 15 avril 2002. « A Figeac, il y aura une reconversion des forces de travail vers le développement, la conception, les services au client, en réduisant la part de production. Cette division des tâches devrait entraîner une diminution des effectifs. » Quelques jours plus tard, toujours dans « La Dépêche du Midi » (édition du 4 mai), le président de Ratier, Alain Guinaudeau, déclarait que « si l’entreprise était amenée à réduire ses effectifs, ce ne serait pas la conséquence d’un quelconque transfert mais à cause de la baisse d’activité de l’aéronautique civile. »
Ces derniers propos surprennent la CGT. « Il y a une garantie de reprise à l’orée de 2004. Et dans cette perspective il faudrait d’ores et déjà renforcer l’effectif. » Pour ce syndicat, les suppressions de postes découlent bien de la délocalisation. Celle-ci lui fait craindre aussi pour les sous traitants. « Ils vont être touchés » présage-t-il.
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Alain Guinaudeau: « La meilleure solution… »
Président de l’entreprise, Alain Guinaudeau confirme qu’un conseil de surveillance de Ratier-Figeac devrait, cette semaine, entériner la décision de créer Ratier-Poland. « Malgré l’avis du CE qui n’est pas aussi tranché que cela précise-t-il, puisque la CGT n’a pas émis d’avis du tout et les autres composantes syndicales y ont donné un avis favorable… »
« Cette création, explique-t-il, est la meilleure façon de permettre à Ratier-Figeac de suivre les gains de production imposés par les clients. Elle permettra aussi à l’entreprise de poursuivre le développement à Figeac des métiers à forte valeur ajoutée… » Autant d’éléments qu’Alain Guinaudeau a déjà eu l’occasion d’exprimer autant au sein de l’entreprise que dans nos colonnes. Rien de vraiment nouveau donc. Du côté de l’emploi local, Alain Guinaudeau confirme que les grands équilibres ne seront pas mis en cause. « L’emploi local n’est pas menacé même si le personnel devra s’adapter grâce à des plans de formation ».
Enfin, ajoute l’entrepreneur figeacois, « la constitution d’une société en Pologne est une affaire de longue haleine. On ne peut envisager de production tangible avant 2004 ou 2005, c’est à dire au moment de la reprise attendue de l’aéronautique civile. Quant elle arrivera, contrairement à ce que l’on a connu par le passé, on sera prêt à faire face avec une réponse industrielle fiable… »
Reste que pour l’heure, les syndicats s’en inquiètent, les effectifs diminuent avec la non reconduction de CDD et des départs anticipés en retraite. Alain Guinaudeau, là encore rien de nouveau, les justifie par une baisse significative d’activité « notamment du programme Airbus » et non par le développement de l’entreprise en Pologne. « On s’adapte, insiste-t-il, avec notamment l’application de la procédure CASA (cessation d’activités anticipée, ndlr), procédure que du reste le syndicat CFDT avait souhaité voir appliquer dans l’entreprise. »