Sculptures en terre cuite émaillée de la Renaissance italienne

Dans la seconde moitié du XVe siècle, Florence, ville de première importance tant sur le plan artistique qu’économique, tire ses richesses du tissage et du commerce de la laine et de la soie. Tout comme les Médicis, Luca della Robbia (1399/1400 ?-1482) est issu de la prépondérante corporation des drapiers. Mais rompant avec la tradition familiale, il se consacre à la sculpture. Dès lors, au service d’une riche clientèle, il participe à l’embellissement des palais et des églises de la cité et de son territoire.

Reconnu par ses contemporains comme un des sculpteurs majeurs de son temps, Luca della Robbia est l’auteur des célèbres reliefs en marbre de la cantoria (tribune des chanteurs) au duomo de Florence (1431-1438). Au faîte de son talent, il met au point un procédé la sculpture en terre cuite émaillée qui permet d’obtenir, à moindre coût, des oeuvres favorablement reçues par le public et qui répondent aux attentes d’une large clientèle. Il est rapidement à la tête d’un atelier florissant. Son neveu et principal collaborateur, Andrea della Robbia (1435-1525), affirme un style plus éclectique, en particulier dans de grands retables à la composition dense. Il est l’auteur des très célèbres médaillons représentant des poupons en maillot, qui ornent le portique de l’Hôpital des Innocents à Florence.

Parmi les fils d’Andrea della Robbia, le plus connu, Giovanni (1469-1529), s’inspire assez directement, pour ses retables, des compositions de la peinture florentine de son temps mais en utilisant une gamme chromatique très contrastée. On lui doit aussi le décor du cloître de la Chartreuse de Galluzzo, proche de Florence, qui prouve son excellente connaissance des formes de l’antiquité classique. Très diverses, les compositions de son frère Luca (1475-1548 ?) dit « le Jeune », récemment remises en valeur, sont aussi plus claires et plus simples.

Mais le « secret » de la terre-cuite émaillée, divulgué, selon la légende, par l’une des femmes du clan à Benedetto Buglioni permet la création puis l’essor d’une officine rivale, qui finit par évincer la bottega (l’« atelier-boutique ») des Della Robbia. En 1527, la famille, durement frappée par la peste, se disperse. Luca « le Jeune » rejoint en France son cadet Giorlamo (1488-1566), passé dès 1517 au service de François Ier.

La technique des Della Robbia a pu être analysée grâce aux études très fouillées du Centre de recherche et de restauration des musées de France. Elle consiste à recouvrir une terre modelée, soumise à une première cuisson, d’une poudre d’émail, vitrifiée par une seconde cuisson. Le blanc opaque (à base de plomb) est manifestement utilisé d’abord par Luca della Robbia pour rivaliser avec la blancheur du marbre blanc poli. Il s’accorde tout particulièrement bien avec le bleu (à base de cobalt). Le paysage est parfois évoqué par quelques éléments végétaux émaillés en vert. On note aussi l’emploi du jaune (à base de cadmium) d’intensité variable et du violet (à base de manganèse) qui peut dans les parties décoratives imiter le porphyre. C’est à froid que l’on pose après cuisson le rouge ou les rehauts d’or, très fragiles et souvent disparus. Parfois, on laisse à la terre cuite son rose ocré et mat pour rendre les carnations, en contraste avec le brillant des drapés. Cependant, ce n’est pas tant la recherche du réalisme qui semble avoir animé l’oeuvre des Della Robbia que la mise en valeur, parfois à l’aide d’effets assez chatoyants, de la qualité proprement plastique des figures. L’oeuvre acquiert ainsi un aspect lisse et brillant et peut être, selon le choix de l’artiste et du client, monochrome (blanc), bichrome (blanc et bleu ou blanc et jaune) ou franchement polychrome.

INFOS PRATIQUES :
Horaires : ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h, et à partir d’octobre, de 10h à 17h
Prix d’entrée de l’exposition : plein tarif, 6,7 ; tarif réduit et dimanche, 5,2 .
Le billet donne accès aux collections permanentes. Achat de billets en nombre (à partir de 20 billets) et à l’avance : billets coupe- file à tarifs préférentiels ; musée&compagnie : 01 40 13 49 13
Chef d’établissement : Jean-Michel Foray directeur du Musée national Message Biblique Marc Chagall et des collections nationales du XXe siècle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Commissariat : Jean-René Gaborit, conservateur général chargé du département des Sculptures du musée du Louvre ; Marc Bormand, conservateur au département des Sculptures du musée du Louvre
Publication : catalogue de l’exposition ; 168 pages, 96 illustrations en couleur, 60 en noir et blanc, 29 , éditions RMN
Accès : Gare SNCF-Nice ; bus n°15, arrêt Musée Chagall ; en voiture, fléché depuis le centre-ville
Contacts :
Réunion des musées nationaux :
Alain Madeleine-Perdrillat, communication
Gilles Romillat, presse
Tél. : 01 40 13 47 61 Fax : 01 40 13 48 61 gilles.romillat@rmn.fr
Dossier de presse et visuels libres de droits mis en ligne le 29 juin 2002 : http://www.rmn.fr/dellarobbia
Musée national Message Biblique Marc Chagall :
Françoise Borello
Tél. : 06 70 74 38 71 Fax : 04 93 53 87 39 francoise.borello@rmn.fr
Hélène Fincker, presse locale
Tél. : 06 60 98 49 88 Fax : 04 93 84 46 26 helene@fincker.com

Exposition conçue par le département des Sculptures du musée du Louvre et organisée par la Réunion des musées nationaux en collaboration avec le musée national Message Biblique Marc Chagall, Nice. L’exposition sera ensuite présentée au musée national de Céramique, Sèvres, du 10 décembre 2002 au 10 mars 2003.

Auteur de l’article : comitedentreprise.com